Les plieurs doivent être en ce moment sur les routes, le coffre plein de cocottes, la tête pleine d'idée, et les doigts endoloris. Les miens se sont reposés depuis hier: c'est donc parti pour un compte-rendu!
Cette année, les tarifs des trains et mon calendrier de travail ont choisi pour moi mes jours de convention: jeudi et vendredi. C'est court. Sachant que les soirées de conventions sont en général intéressantes, et devinant qu'avec Cécile à l'organisation on peut s'attendre à tout, je m'arrange tout de même pour avoir les deux journées complètes, au prix d'un départ plus que matinal le samedi... On verra si la suite me donne raison
. Evidemment, difficile de faire tout ce qu'on voudrait en deux jours, et surtout de parler à tout le monde. Pour ne prendre qu'un exemple, je regrette a posteriori de ne pas avoir saisi une occasion pour discuter un peu avec Tudor. Depuis le temps que je le croise sur le forum! (sauf erreur de ma part, c'était la première fois qu'on se trouvait ensemble dans une convention... ? Désolé de ne pas avoir été plus entreprenant...)
C'est autrement un vrai plaisir de revoir les figures connues! Les habitués du forum: Aurèle, Cécile, Gilles, Origamimi, Pitof, Madfolder, Missbleue, Chtik, Unerosesurunbanc, Viviane, Oritsuru, Nelon... Les membres du Mfpp croisés l'année dernière: Robert, Jean-Michel, Claudine, Jean-Jacques... Et je ne dis rien de ceux que je vois régulièrement, Chouhartem et Torcol. Toutes ces discussions sont vraiment le premier plaisir des conventions!
Mercredi: Où l'on apprend ce qu'est un Graoully
Après un début de semaine dense et cinq heures de TGV en guise de sas de décompression, je débarque à 22h à Metz (prononcer "Mess"; et si vous entendez parler de "Médecins" dans des contextes étranges durant la convention, demandez-vous si vous n'avez pas mal entendu...). Je m'aventure donc en nocturne dans la ville. Des églises à chaque coin de rue, des effigies de dragon lacustre dans des triangles d'or cloués au sol, d'autres qui pendent au-dessus des ruelles. Pour rejoindre le foyer sans se faire dévorer par ces Graoully, un seul mot d'ordre: foncer toujours tout droit sans jamais traverser l'eau! Il faut croire que ça marche, puisque je retrouve bientôt les premières figures connues, et particulièrement Michel/Origamimi avec qui je partage la chambre. Comment s'ennuyer avec quelqu'un qui sait tout sur l'histoire de l'origami et sur la poste? Nous discutons encore après minuit, quand Torcol, le troisième de la chambre, arrive sur place, lui aussi sain et sauf. Le graoully sera le symbole de cette convention puisque son effigie décore les badges offerts aux participants.
Jeudi: Qu'on peut obtenir des chouettes à coup de bonbons au miel, de saucisson, de crêpes et de frites...
Jeudi matin, inscription, découverte de la salle d'exposition et retrouvailles avec les plieurs connus. Dans les modèles exposés, mention spéciale à ceux de Fernando Gilgado, à l'humour acéré. La poule décapitée et le poussin dans son oeuf sont des chef-d'oeuvres du genre
. J'aime aussi beaucoup les modèles exposés pour l'herbier, tous de très bonne tenue. Le livret de convention est très appétissant lui aussi, sans parler des petits bonbons au miel offerts dans une boite très mignonne inventée par Aurèle.
Je commence avec un atelier d'Origamimi sur le thème des chouettes. On plie deux enveloppes très sympas sur le sujet, une troisième chouette que je connaissais grâce à une mise en scène de Viviane, puis une quatrième et une cinquième de Jean-Claude Correia. Je n'en resterai pas là, puisqu'au cours de la journée je plierai le hibou de Komatsu enseigné par Claire/Oritsuru et la chouette de Chtik enseignée par son auteur. Ca hulule dans ma boite de convention.
Après avoir profité du soleil pour manger dehors avec Nelon, Monika(?), Torcol et Chouhartem (d'où le saucisson
), j'enchaîne avec quelque chose de tout à fait inhabituel pour moi : du modulaire. Si, si: du mo-du-laire. Et pas un modulaire à 2 ou 3 modules. 30 modules. Comme je vous le dis. Je n'étais jamais allé au-delà de 6 jusqu'ici... L'expérience est convaincante, quoique j'en sorte un peu fébrile. Pour l'aspect soi-disant zen du modulaire, il faut doute un peu plus d'habitude. Le modèle en question est un porte-clé enseigné par Jean-Francis, qui a eu la gentillesse de nous plier une grille pour les 16 premiers modules. Reste que l'assemblage demande une certaine dextérité! Comme le modulaire est un exercice propice à l'échange, je fais connaissance avec Denis, mon voisin de droite, qui enseignait le dimanche un pop-up au système très ingénieux.
Je choisi ensuite de plier un hibou avec Oritsuru, qui emploie, comme à son habitude, une terminologie rénovée et suggestive. Vous connaissez "le pli crêpe", "le pli cornet de frite"? Si on jour on décide de modifier le solfège du plieur, je soutiens sans réserve les propositions de Claire! Le modèle en lui-même est extra, avec de très jolis mouvements. On le savait, on le vérifie : ce Komatsu est un génie.
Pour le repas du soir, pique-nique sur les bords de la Moselle (ou la Seille?) avec Chtik, Unerosesurunbanc et de nouveau Chouhartem et Torcol. Nous vérifions le théorème suivant lequel deux demi-pique-niques rassemblés forment un pique-nique tout à fait convenable. Nous remontons par la ville où la cathédrale est illuminée par le soleil couchant.
Le soir, je remplis un des objectifs que je m'étais fixé pour la convention : plier enfin le chat de Pitof. Merci beaucoup à Jean-Jacques qui nous fournit en papiers bicolores vert/gris puisés dans sa réserve personnelle! Le rendu de ce modèle est vraiment impressionnant, même s'il faut des doigts musclés pour gérer la jonction joue/cou. Merci beaucoup à Pitof pour cet atelier!
Vendredi: Du buveur de sang au buveur de "mirabelle", en passant par une séance de pliage occulte
Convaincu par l'exposition de Fernando Gilgado, je vais plier une "bouche vampire" mystère, dont personne ne sait à quoi elle ressemble. Ce ne sera pas mon modèle préféré de la convention, mais je suis content d'avoir plié avec Gilgado. Il va falloir que je suive plus régulièrement son flickr (
= il va falloir que je le suive tout court) car un bon nombre de ses modèles sont franchement hilarants!
Entre deux ateliers, Claudine nous apprend un épi de blé qu'elle présente pour l'herbier. Le pliage est relativement simple et très réaliste, surtout dans dans du kraft fin et légèrement brillant, à la texture de paille. On jurerait de vrais épis! Dans l'exposition, ils sont présentés en bouquet avec des coquelicots. Très classe.
Pour compléter mes accessoires de poche, après mon porte-clé modulaire je vais plier le portefeuille de Gilles. J'aime beaucoup ce modèle, tout particulièrement son soufflet intégré (l'étape fait mal à la salle, mais c'est pour la bonne cause) et les différents blocages qui solidifient l'ensemble. Le papier blanc légèrement plastifié est parfaitement adapté.
Pour le repas du midi, je retrouve... Chouhartem et Torcol évidemment, pour aller manger une pizza près du lieu des rencontres. Malheureusement, le timing est un peu court: pris entre l'option dessert ou atelier, j'abandonne d'abord l'atelier -- pour finalement ne pas prendre de dessert. L'art du choix. Heureusement, Madfolder m'apprend sa souris, un très bon modèle avec un blocage ingénieux pour maintenir le dos en 3D, si bien que ce début d'après-midi n'est pas perdu.
Dernier atelier officiel, deux fleurs enseignées par Robert. C'est sans doute mon atelier préféré des rencontres! Chacune des fleurs est extrêmement ingénieuse. La seconde particulièrement, sous des airs traditionnels, repose sur un blocage tout à fait inédit. J'adore!
Le soir, après avoir accompagné mes deux fidèles compagnons de convention, Chouhartem et Torcol, à la gare, je me décide à suivre ma première assemblée générale du Mfpp. Il y a du débat, c'est bien. Mais il y a aussi un peu de tension, ce qui est plus regrettable. Sans doute que des positions un peu moins systématiques de part et d'autre faciliteraient les choses. On ne peut pas être tout à fait à l'écoute quand on maintient une posture, pas plus qu'on ne peut être tout à fait de bonne foi quand on s'oppose à tout, jusqu'aux formulations. Cela dit, l'assemblée ne m'inspire pas que des réflexions de moraliste sceptique : je suis content d'apprendre les différents projets en cours et de savoir réparé le fameux "rideau", dont j'entends parler depuis pas mal d'années. Le Mfpp devra se trouver une nouvelle mascotte, ce n'est pas plus mal pour son image!
La soirée se clôture sur une expérience inédite, assez proche du spiritisme, c'est tout dire. Vous reconnaitrez facilement les photos: si vous voyez des plieurs en cercle, munis de gants noir, vous y êtes. Mais enfin de quoi s'agit-il ? Du PLIAGE DANS LE NOIR (grondement de tonnerre, pour l'ambiance). Au péril de leur vie, Cécile et Gilles ont recouvert des feuilles de peinture phosphorescente. Une fois la pièce plongée dans le noir, nous plions donc... un petit bateau et une fleur (Certes, le choix de modèles aurait pu être plus spectral...) en nous aidant de la phosphorescence. Il faut un temps d'adaptation mais le résultat est là. Etonnant, non?
Je termine ma convention par un petit verre de "Mirabelle". Moi qui ne suis pas fan des alcools, j'aime bien: c'est assez sucré et plutôt agréable. Et enfin, un dernier modèle pour la route, les "moustaches" d'Aurèle. Je n'ai plus qu'à poser avec ma bouche vampire et ma moustache... Ce serait tout un tableau.
Bref, chapeau bas aux organisateurs, et merci à tous les plieurs! Ces conventions sont toujours des moments privilégiés
.
Sur le chemin du retour, les idées de modèles affluent... C'est bon signe, la convention fait son effet!