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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

Moi qui parlais à l'instant de "doux dingues" et de bateaux... :shock: :roll:

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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

AH ! LE SEOF DE CHARLOTTE ! QUE DE BONS SOUVENIRS ! :lov: :lov: :lov:

3 histoires avaient déjà pour théâtre le SEOF (South-East Origami Festival) de Charlotte, USA : L'EXPO QU'ABSOLUMENT PERSONNE N'A VU..., "LA GRUE APPORTE 1.000 ANS DE BONHEUR QUI DISENT... C'EST HONTEUSEMENT FAUX !", LA COUPE DE L'AMERICA. Voici encore quelques souvenirs de là-bas... :he:

Pour ceux qui ne connaissent pas les USA, on peut penser que la Caroline du Nord est... ...au nord. PAS DU TOUT ! Elle est plutôt au SUD des USA ! Son nom est dû au fait qu'il y a AUSSI une Caroline du SUD, et pendant la guerre de Sécession, ce devait être un des 11 états confédérés les plus au NORD... ...du SUD. J'en vois qui ne suivent pas au fond de la classe ! :evil: Quelle idée avait eu Jonathan Baxter de venir se perdre là, et d'y organiser un grand festival d'origami ! Si vous avez une bonne idée de ce que peut être la FRANCE PROFONDE, totalement arriérée, inculte, et où le plus grand événement culturel qui puisse se produire est une foire à la saucisse, :lol: multipliez cette NON-CULTURE par 10 ou par 100 et vous êtes à Charlotte, North-Carolina. Obligation de déposer ses armes à feu AVANT d'entrer dans les banques et magasins (si, si, c'est marqué partout), des drapeaux confédérés flottant sur la plupart des voitures (si, si), j'ai même vu des fusils dans des racks juste derrière des chauffeurs de pick-up (petite camionnette typique) (si, si, et si !). Je pense que le film "Délivrance" a été tourné par là-bas, si vous voyez ce que je veux dire. :roll: Nous y connûmes des aventures tout aussi difficiles... Dans cette contrée rude et austère, au dire de Jonathan : "si vous n'êtes pas marié et n'allez pas à l'église tous les dimanches, vous n'avez AUCUNE chance de réussir à organiser quoi que ce soit !'" Et tout est lié, car bon nombre des églises de la ville étaient sponsorisées par la Bank of America, avec un panneau publicitaire le rappelant sur leur fronton (si, si). :!:

Comme ni Jonathan ni son complice Harvey Cohen ne mettaient les pieds dans une église, les contacts avec la ville et les sponsors potentiels étaient TRÈS difficiles. :cry: Harvey était chargé des finances du festival. Un vieux monsieur tout ce qu'il y a de convenable. Pourtant, il n'avait pas eu que des grands moments. Il leur avait fait perdre leur plus gros sponsor, de la façon suivante : ayant rendez-vous avec la directrice d'une très importante et très riche société, il entre dans son bureau, et espérant "marquer des points" et la contenter :bow: , lui dit : "Avant de parler du Festival, laissez-moi vous dire, Madame, que vous avez la plus belle paire de jambes que j'ai jamais vu !" Dans cette Amérique extrêmement puritaine, ce fut la fin immédiate et définitive de tout sponsoring (sans compter ce que lui a passé sa femme). Mais excepté lorsque son humour l'emmenait trop loin, Harvey était un VRAI PRO :great: , pour la partie financière...

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Je pourrais aussi vous narrer par le menu la fois où on a suspendu un mobile origami gigantesque (la photo montre le mobile en question lors d'une autre installation, dans la Bank of America. A vu de nez, au moins 10 mètres de diamètre) au dessus d'un jet d'eau, dans un centre commercial de Charlotte... ...Oh je vous vois venir, vous là : vous croyez qu'on a été assez bête pour le suspendre trop bas, si bien qu'il a été noyé par des tonnes d'eau... Vous nous prenez VRAIMENT pour des billes !!! Que nenni, Madame ! On est des VRAIS PROS :great: ! Ce genre de choses ne PEUT PAS nous arriver : on était allé la veille pour inspecter les lieux, vérifier la hauteur du jet d'eau, on avait TOUT PRÉVU ! Tiens, vus vos doutes sur nos compétences, je ne vous la raconterai pas, celle-là ! :grrr:

Mais je peux vous parler de la fois où on a été chercher un squelette de Brontosaure de taille respectable (à vue de nez 4 ou 5 mètres de long, là où il était entreposé depuis 2 ans, c'est à dire dans un garage individuel à l'autre bout de la ville. On prend les (nombreux) morceaux et la structure qui doit le soutenir, et Jonathan me dépose à l'atelier, à charge pour moi de monter la chose et de vérifier si elle est en bon état... Ciel ! Les vertèbres de l'animal ont une forme très curieuse... Gaaarglll ! Une famille de souris :rat: avaient manifestement établi son nid DANS le squelette, et avaient grignoté la majeure partie de ces vertèbres ! Il me fallut 2 jours de travail, beaucoup de ciseaux et de colle pour faire en sorte que le public ne s'aperçoive de rien... On est des VRAIS PROS :great: ou on l'est pas !

Au passage, 2 photos d'un autre squelette de dinosaure, à peu près en bon état celui-là, le fameux Ty-rex de Isseï Yoshino, GRANDEUR NATURE. Et oui, Jonathan Baxter est un VRAI PRO :great: , et voit les choses en TRÈS GRAND ! Pour la circonstance, Jonathan avait créé un groupe de bénévoles, le "D-Team", chargé de plier les 19 carrés de 3 mètres de côté constituant "la bête". :yipi:

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Aller, parce que je vous aime bien, je vous la raconte quand même, l'histoire du mobile et du jet d'eau : ce fut...
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Petite explication préliminaire : dans notre "Vieille Europe", la plupart de nos jets d'eau sont très banals. Inspirés de l'Antique, ils fonctionnent avec la simple force d'Archimède, ou des pompes très ordinaires. Mais aux USA, tout ce qui est beau SE DOIT d'être cher et sophistiqué. Ironie mise à part, certains jets d'eau sont de véritables œuvres d'art, ...et peuvent être très complexes !
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Donc, après repérage la veille, nous avions installé l'immense mobile au centre commercial durant la nuit, alors que les clients (et les jets d'eau) dormaient. Le résultat promettait d'être grandiose ! :yipi: Le magnifique jet d'eau trônait au centre d'une rotonde tapissée de marbre, éclairée d'une très belle verrière. Installation effectuée sans aucun problème, on y retourne le lendemain matin pour contempler notre "œuvre". Le jet d'eau vient d'être branché : il comporte différents jets, les uns disposés en cercle autour des 3 principaux, au centre. C'EST MAGNIFIQUE ! :lov: Le tout doit être piloté par un ordinateur, car certains jets d'eau s'arrêtent, d'autres repartent en cadence, composant un véritable spectacle aquatique. Même leur hauteur varie...

AïE ! Lors du repérage, nous n'étions restés qu'assez peu de temps à contempler le jet d'eau. Le cycle total de ses variations durait un bon quart d'heure, et finissait en apothéose, tous ses jets projetant l'eau presque jusqu'au plafond ! UN DÉSASTRE pour notre malheureux mobile. :oops: Bon, finalement, on a peut être pas été TRÈS PROS, sur ce coup là... :out:
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Serge
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Message par Serge »

Merci bien, Éric, pour toutes ces succulentes histoires !
Curat Christophe
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Curat Christophe »

Encore un pur régal et du suspense de surcroît. BRAVO !
Eric Joisel
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

Merci à vous d'apprécier, les crapouilloux... :great:
fen-x
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par fen-x »

Encore une merveilleuse (més)aventure de Joisel senseï narré avec talent! :D :bow:
Merci pour cet instant d'évasion....
Eric Joisel
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

LES ANIMATIONS QU'IL EST VITAL DE REFUSER DE FAIRE... :NO:


On a sans doute du mal à le croire en voyant mon état actuel, mais moi aussi j'ai été jeune... Si, si ! Et j'ai moi aussi fait mes toutes premières animations d'origami. Le cocottologue débutant est bien entendu "tout feu tout flamme", il croit en sa bonne étoile et sa passion. Rien ne semble pouvoir entamer son enthousiasme ! Y en a même pour aller faire gratuitement des animations pour la Poste ou les Grands Magasins parisiens, c'est dire à quel point y en a qui perdent les pédales !!! Mais au fil des années, après quelques milliers d'animations, ON SAIT à quel point faire des animations d'origami peut être difficile, voir DANGEREUX !!! Si vous voulez survivre encore quelques années, oyez, oyez braves gens, les bons conseils du vieux tonton cocottologue qui en a vu des vertes, des pas mûres, et aussi des complètement blettes !!! :mrgreen:

Bon, quelles que soient vos précautions, sachez d'abord qu'on saura TOUJOURS vous surprendre, en vous confiant sans vous prévenir un groupe d'enfants sourds (ou même aveugles), des handycapés de tous poils et de tout genres, et j'en passe : de toute façon, pour leur faire des choses aussi stupides que des cocottes en papier, vous vous débrouillerez bien ! Toujours amusantes sont les salles à peine éclairées, surtout si on vous confie des personnes âgées, celles qui comportent un ou 2 piliers en plein milieu, juste à l'endroit ou vous-mêmes seriez idéalement placé pour enseigner. Evitez tous les endroits de passage, où des troupeaux de visiteurs aux commentaires parfaitement niais vont distraire l'attention des petits comme des grands. Dans le même ordre d'idée dans les centres commerciaux, ne jamais accepter qu'on installe votre atelier JUSTE à côté d'un manège (ou si vous y êtes vraiment obligés, retirez les piles du klaxon de l'auto de pompiers). Se méfier comme de la peste de tous les SALONS DU LIVRE : vous pouvez être sûrs qu'un joyeux animateur à l'humour discutable et aux propos sans aucun intérêt, malencontreusement muni d'une puissante sono, couvrira toutes vos explications, et ce bien sûr au moment le plus crucial. Mais enfin, tant que vous serez à l'intérieur, vous serez "relativement" en milieu protégé...

PAR CONTRE, si on vous demande de faire une animation à l'EXTÉRIEUR... Alors là, TOUT, ABSOLUMENT TOUT peut arriver ! Il y a les tables et les chaises qu'on avait apporté sur place la veille, et qui au matin sont bien humides, couvertes de rosée : le wet-folding à 6 ou 7 ans, c'est pas le mieux pour débuter. Il y a aussi les sols sablonneux, qui couvriront d'une poussière INEFFAÇABLE à tout jamais vos précieuses cocottes d'exposition. Mais enfin, tant que le temps reste sec, on peut encore s'en sortir... Hélas, vient la pluie. Pas de chance : ça fait 45 ans qu'il n'avait pas plu à cette période de l'année, mais c'est pour vous. Stoïquement, vous abritez votre public à l'intérieur de la baraque de marché qu'on a bien voulu vous allouer, et vous continuez courageusement à les faire plier... ...jusqu'à ce que vous vous aperceviez que par dessus la bâche qui sert de toit commence à se former une énorme poche d'eau. L'œil hagard, :shock: vous réalisez que ladite poche va bientôt céder, et qu'elle est JUSTE au dessus de votre mini expo, et que hérissons, tortue et autre pangolin vont bientôt être engloutis sous une tonne d'eau. Comme Noë en son Arche, vous organisez l'évacuation rapide du public avant la catastrophe, tout en jetant fébrilement vos cocottes dans leur carton. La bâche cède juste au moment où, tel un fier capitaine, vous étiez le dernier à évacuer la baraque en perdition, votre carton sous le bras... SPLATCH !!!

Mais tout ceci n'est rien à côté du pire ennemi qu'ait jamais connu le cocottologue ! Et c'est ? Mmmmmh ? Mmmmmh ? - long silence - Le VENT bien sûr, têtes de pioches ! Alors évidemment, par temps venteux, il est vivement recommandé de NE PAS apporter de pliages en expo : vous regarder leur courir après tout au long de la journée PEUT amuser le public, mais c'est fatigant... Il est TRÈS fatigant aussi, à peine après avoir distribué son carré de papier à chaque participant, que celui-ci ait disparu à la moindre bourrasque : ça énerve, ça coûte cher à la longue, et ça pollue le site... :evil: Cependant, la pire journée que j'ai jamais vécu, je m'en rappelle comme si c'était hier, en plus, c'était un 14 Juillet. La journée s'annonçait mal : arriver assez tôt le matin dans le fin fond du 77, quand on habite dans le 95, c'est pas l'idéal. Sur place, on apprend que l'événement se passe non pas dans la bibliothèque qui vous a engagé, mais au fin fond d'un champ éloigné de tout, alors qu'il a plu toute la nuit. Après avoir roulé puis marché longtemps dans la bouillasse la plus abjecte, on arrive un peu fatigué déjà à l'emplacement qui vous est alloué. Il fait froid, humide, sans même un café pour se réchauffer, et l'endroit est un plancher sous tente. Pour abriter tables, chaises et autres matériels, on a tout fourré dedans. La journée se continue donc par un déménagement. Une fois la tente vidée, je mesure toute l'horreur de ma situation : le plancher est complètement disjoint, et couvert de boue. Vous ne comprenez peut être pas le problème, mais moi, il me faudrait 2 ou 3 cachets de Prozac : je suis venu faire une "performance", c'est à dire plier un carré de 4 x 4 mètres, en réalisant avec lui un animal assez grand, devant le public, en quelques heures. Je suis seul pour faire ça, et je dois bien sûr étaler ma feuille dans la bouillasse, et marcher dessus pendant plusieurs heures. Vu l'état du plancher, je vais faire des trous dedans à chaque pli... Heureusement que j'étais comme d'hab TRÈS EN AVANCE, car me voilà en quête d'un seau et d'une éponge pour nettoyer au moins la boue.

Enfin, je suis près à travailler ! En retard certes, mais le public n'est pas fou : vu le froid de canard qu'il fait (on est pourtant le14 juillet !), il ne viendra que l'après-midi. Seulement c'est à ce moment que le vent choisit de se montrer aussi... Ma feuille de 4 x 4 est une grande voile qui réagit aussitôt. Je mets des poids dessus, et commence à dérouler l'un des 4 murs de toiles de la tente. Un mur ne suffit pas, j'en descends un 2e, puis un 3e... Je ne peux quand même pas descendre les 4, alors que le public est sensé me regarder faire ma cocotte ! Je tente une diagonale : j'ai l'impression d'être sur une planche à voile, mes 16 m2 m'emmènent là où je ne veux pas du tout aller. J'attends des accalmies, fais d'autres essais. Rien à faire ! Je devrais annuler ma prestation, fait unique en plus de 20.000 heures de cocottologie. Aux infos le soir, ils parleront d'un temps exceptionnel pour juillet, avec des vents de plus de 100 km/h. Un temps à ne pas mettre un cocottologue dehors !

C’est tout pour aujourd’hui… :out:
Toutes les situations décrites ici sont entièrement vraies. Toute ressemblance avec les tribulations d'un grand barbu ne seraient pas fortuites... La production garantit toutefois qu'aucune cocotte n'a été maltraitée au cours du tournage de cette histoire !
Dernière modification par Eric Joisel le 16 oct. 2008, 06:21, modifié 2 fois.
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Terry
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Terry »

Merci Eric pour ses grands moments décris avec moulte détails et humour pour nous.
Nicolas
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Curat Christophe
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Curat Christophe »

Heureusement que j'ai lu le dernier post d'Eric le matin... Que de cauchemars en perspective !!!
En tout cas, encore merci pour tous ces précieux souvenirs ! :yipi: :bow:
shadows_rider
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par shadows_rider »

Que de bonheur de lire toutes ces péripécies :lov: que nous, pauvre gens du commun des plieurs, ne pourrions vivre. La narration est superbe et nous met immédiatemment dans l'ambiance.
Je n'ai qu'un dernier mot à dire: MERCI !!!!

P.S. : j'en ai encore trois autres: encore, encore, ENCORE !!!
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fryder93
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par fryder93 »

C'est vraiment que du bonheur :lov:

Merci Eric
★★ Fryder93
L'indifférence fait les sages et l'insensibilité les monstres.[Diderot] Mais que suis-je alors?
Eric Joisel
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

Le p'tit plieur de banlieue s'excuse de son silence depuis 2 semaines (ainsi que sur les autres sujets du forum), dû à RUPTURE DE DISQUE DUR AINSI QUE DE LA CARTE MERE... Bref, mon Mac est mort et bientôt enterré : priez pour lui et pour mon compte en banque... :cry:
Curat Christophe
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Curat Christophe »

:cry: :grrr: Pâques à l'eau, Mac "rideau" !
Eric Joisel
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

« Paris-Origami », Carrousel du Louvre, 1998 – Part 1


J’ai évoqué ici, entre autres péripéties, le SEOF de Charlotte, l’expo Yoshizawa, et je m’aperçois que je n’ai jamais parlé de « Paris-Origami »… Pourtant, ayant baigné dedans, je peux dire jour et nuit pendant plus d’un an, pas mal de souvenirs me restent en tête, comme si c’était hier… Jour et nuit, car quand on est pas trop habitué aux manifestations internationales (je n’étais apparu dans la « Origami World Family » que 2 ans plus tôt), les histoires de décalage horaires sont légions, comme la fois où j’ai réveillé Yoshizawa senseï au milieu de la nuit (si, si !). Bon, ce n’était pas vraiment ma faute :oops: : aujourd’hui que presque tout le monde a un portable, internet, et que les fax sont quasiment tous à la casse, on peut avoir du mal à comprendre qu’il y a (seulement) 10 ans, très peu de gens avaient internet. Paris-Origami fut donc préparé pour l’essentiel par courrier, fax et téléphone (ma facture perso s’élevait à 12.500 FF :shock: ). Concernant notre senseï, il était équipé d’un téléphone pouvant être basculé en fax, et c’est parce qu’il avait dû oublier de faire ce basculement que je l’ai réveillé en pleine nuit, alors que je lui envoyai un fax. Accueilli par une voix courroucée, m’adressant sans aucun doute une bordée d’injures en japonais, :grrr: je jugeai bon de raccrocher mon fax rapidement, histoire de m’éviter un sepuku… Mais je fus moi aussi la victime d’autres plieurs : Stephen Weiss était coutumier du fait, et appréciait manifestement beaucoup de me téléphoner vers 2 ou 3 heures du matin, pour me raconter des histoires drôles (c’était en tout cas son avis), du genre « puisque vous ne pliez pas les billets de banque en France, peut être pliez vous les pièces de monnaie ? » et bien d’autres gags à se rouler par terre, enfin des fois, quand il est une heure « raisonnable », et qu’un terrible accent du sud des USA vous laisse à comprendre plus d’un mot sur trois dans les brumes de votre sommeil… :siffle: Et ça pouvait durer comme ça des heures !

Puisque je ne peux pas poster de photos pour l'instant, ici 2 photos et la liste des plieurs présents à "Paris-Origami " : http://www.ericjoisel.com/events.html

Pas gratuit d'organiser ce genre de petite "sauterie" sur 2.000 m2 en plein centre de Paris : rien que la location de la salle, pour 2 jours d'installation et 4 jours d'ouverture au public coutait 500.000 FF, non compris la femme de ménage (20.000 FF) !!!

C’est tout pour aujourd’hui… :out:
Dernière modification par Eric Joisel le 16 oct. 2008, 06:06, modifié 1 fois.
Eric Joisel
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

Je ne mettrais AUCUN smiley pour agrémenter mon texte, en guise de protestation contre l’ignoble administrateur qui a limité les posts à 5 smileys maxi (bon, je blague évidemment ! M’enfin, si cet affreux pouvait modifier ça…)

« Paris-Origami », Carrousel du Louvre, 1998 – la suite…


Le crétin de base ne réalise à quel point il est dans la merde que quand il a les 2 pieds dedans… Je me rendis compte de cet état peu après avoir envoyé les invitations. Kasahara me répondit assez rapidement, de façon laconique : « Puisque vous avez (été assez stupide pour) invité(er) Yoshizawa, je ne viendrais pas ! » C’est avec ce genre de lettre que j’appris peu à peu que tout n’était pas toujours rose ni forcément amical dans la « Origami World Family »… Et vint peu à peu l’angoisse : on avait quand même 2.000 m2 à couvrir… Et si aucun plieur acceptait de venir !?!

Heureusement, arriva bientôt la réponse de Yoshihide Momotani : je peux remplir 30 vitrines ! Wouaouh !!! Impressionnant (peut être même un peu trop), et puis jour après jour, pas mal de plieurs envoient des réponses positives. Bon, il est parfois difficile de comprendre les plieurs : certains veulent être au sud (alors qu’on est en sous-sol), ou bien surtout pas mélangés avec d’autres plieurs car ils sont artistes… Enfin tant bien que mal, les m2 se remplissent. Il n’y a d’ailleurs pas que des vitrines pour remplir la salle, mais outre quelques stands pour sponsors ou MFPP, aussi beaucoup de lieux d’animation : 4 ateliers pour les débutants aux 4 coins de la salle, la grande scène au fond pour que Gérard Ty Sovann plie des 4 x 4 mètres en live, 4 ensembles de diagrammes géants, le charmant mini théâtre « Orikadabra » de Marieke de Hoop (NL), et les 2 podiums centraux pour les démonstrations des plieurs invités. Alors que la manifestation approche, la coupe heu non la salle est pleine !!! J’ai même dû refaire plusieurs fois le plan, car il était difficile de tout caser en respectant de surcroît des règles draconiennes de sécurité. Je peux enfin décompresser : après des mois de travail acharné, mon job est presque terminé et un vrai succès…

…C’est alors que… :?

…arrive dans ma boîte aux lettres…

...une lettre… :cry:

…de…

...Akira Yoshizawa ! :shock:

« Je viens, et souhaiterai avoir autant de vitrines qu'il est possible ! » Je me sentis tout à coup TRES TRES TRES las : il n’y avait plus de place possible, pas la moindre vitrine, pas le moindre m2 pour le Senseï !!!

Le p’tit plieur de banlieue devra-t-il se faire sepuku ? Ou bien (puisqu'il semble avoir survécu jusqu'à aujourd'hui), comment se sortira-t-il de cette si difficile situation ? Vous le saurez en lisant le prochain épisode de ses dramatiques aventures !!!

C’est tout pour aujourd’hui… :out:
Dernière modification par Eric Joisel le 16 oct. 2008, 06:08, modifié 2 fois.
XilasZ
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par XilasZ »

vivement la suite des chroniques d'Eric :D
Asal Iah
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Asal Iah »

Que de suspense :shock:
On veut la suite !!!
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

Asal Iah a écrit :Que de suspense :shock:
On veut la suite !!!
Dans quelques jours, bande d'impatients !!! :D ...et nous on serait drôlement heureux d'avoir un ch'tiot compte-rendu de la dernière rencontre parisienne, dont auquel je n'avions pu participer... :? Un(e) volontaire ??? :wink:
Eric Joisel
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

Je ne mettrais AUCUN smiley pour agrémenter mon texte, en guise de protestation contre l’ignoble administrateur qui a limité les posts à 5 smileys maxi (bon, je blague évidemment ! M’enfin, si cet affreux pouvait modifier ça…) En attendant, je le hais...
:tong: :tong: :tong: :tong:

« Paris-Origami », Carrousel du Louvre, 1998 – la suite de la suite…


Donc résumons-nous : si je veux sauver ma vie, il s’agit de trouver vitrines et m2 pour les modèles de Yoshizawa senseï, alors que les 2.000 m2 de la salle du Carrousel du Louvre sont pleins à craquer… Garglll…

En préambule, il convient de dire que MM. Momotani et Yoshizawa ne s’appréciaient pas beaucoup, pour des raisons qui se perdent dans la nuit des temps… La seule et unique solution pour résoudre le problème s’établit en 3 temps :

1. contacter M. Momotani, en lui disant en termes « enrobés de papier chocolat », que à tout bien réfléchir, 30 vitrines, c’était peut être « un peu beaucoup », et que s’il voulait bien se contenter de 20 ou 25, ça « laisserait plus de place aux autres plieurs »…

2. Il était absolument inconcevable que l’une de ces deux "stars" puisse avoir 20 vitrines et l’autre seulement 10. Il me fallut donc commander 20 vitrines de dimensions modestes pour M. Momotani, et 10 très grandes vitrines pour M. Yoshizawa.

3. Comment placer ces 30 vitrines ? Qui mettre près de l’entrée ? Qui mettre le plus au centre de la salle ? Après des nuits d’insomnie, une intense réflexion et de nombreux plans successifs au cm près, les 2 plieurs furent placés côte à côte… Et nous eûmes même droit à une poignée de main qualifiée d’historique entre ces deux « monstres sacrés »… Quant à moi, j’ai survécu…

Le jour de l’ouverture du festival, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes… Le personnel payé (vendeurs des stands, vigiles, hôtesses…) et bénévole (plieurs invités, membres du MFPP chargés de leur stand ou des séances d’initiation), ET le papier prévu pour les différentes animations (de l’ordre de 50.000 feuilles), tous arrivent en même temps, peu avant l’heure fatidique. Moi qui suis d’un naturel inquiet et un tantinet perfectionniste, un doute m’étreint soudain !!! « Est-ce que les carrés sont bien carrés ??? » Normalement, j’avais « bétonné » la chose : les 50.000 feuilles avaient été coupées et livrées par le sponsor principal de l’événement, les "Papeteries de Gascogne", et à chaque fois que j’avais eu un contact avec le directeur marketing, j’avais martelé « et surtout, faites attention au massicottage ! » (ancien imprimeur, je savais très bien de quoi je parlais). Manifestement, mes craintes l’avaient laissé de marbre. Ce Monsieur très important était bien au dessus de détails de ce genre…

Sentant le coup venir, je me rue sur le stock de papier : horreur !!! Plus de la moitié des paquets (chacun de 1.000 feuilles) ont été coupés n’importe comment, par un crétin patenté : sur des dimensions 20x20 cm et 40x40, l’erreur oscille entre 5 et 10 mm !!! Allez faire faire une diagonale à un enfant débutant avec ça !!! Je dus donc mettre l’équipe de charmantes hôtesses à trier les paquets plutôt qu’à accueillir le public, et ça leur prit toute la matinée. Et si au cours de ces 10 dernières années (Paris-Origami = mars 98), les mauvaises langues ont osé prétendre que les carrés de papier du MFPP n’étaient jamais carrés, c’est absolument exact : il s’agit du reliquat des 50.000 feuilles, justement celles avec les pires décalages, qui subsistaient du Louvre encore tout récemment. Bonne nouvelle : je crois qu’on arrive au bout !

C’est tout pour aujourd’hui… :out:
Dernière modification par Eric Joisel le 16 oct. 2008, 06:09, modifié 1 fois.
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cecile
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par cecile »

Je viens de me marrer toute seule dans le cyber de Parakou!

merci Eric de nous éclairer sur ce mystère des carrés pas carrés!
Continue à nous raconter des histoires, c'est chouette de te lire, meme et surtout de loin!
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

J'en dirai tout autant de ton blog Cécile ! En fait, tu continues là-bas d'être la "reine des compte-rendus"... ...un livre en préparation ? :wink:
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

Tout spécialement dédicacé à la ‘tite Cécile qui est bien loin, et aussi parce que je vais être absent une bonne semaine, une autre petite histoire, crac tout de suite, dans la foulée. ATTENTION, il s’agit d’enregistrements télévisés pour la chaîne Arte, donc un minimum de Bac+5 est requis pour tout comprendre… :angel:

J’ai la chance que les chaînes nationales me laissent tranquille depuis une décennie. Quel bonheur ! (bon, je dois dire que mes récents essais au Canada et au Japon n’étaient pas beaucoup plus relevés, mais passons !). Un exemple typique vous convaincra j’en suis sûr, de ne pas trop fréquenter ces gens-là…


« THEMA : JULES VERNES », il y a une douzaine d’années, dans une autre galaxie…

Ne me demandez surtout pas pourquoi on m’avait demandé de faire 6 cocottes ce jour-là. Jules Vernes faisait-il de l’origami ? Sûrement pas, mais les décideurs avaient certainement trouvé une bonne raison pour justifier la chose. Les cocottes en question étaient des sortes de « pions » qu’un explorateur devait manipuler sur une carte de l’Afrique je crois, pour visualiser des déplacements. ATTENTION, PRISE DE TETE : je ne me souviens plus ce que représentaient les 6 cocottes, mais l’une d’elle était une sauterelle. La caméra devait zoomer très fort sur une page d’un livre de Jules Vernes, sur le mot « sauterelle ». Puis elle se reculait jusqu’à montrer l’ensemble de la page et mes mains. Je pliais la feuille, en forme de sauterelle, non-stop. Le mot « sauterelle » devait obligatoirement apparaître dans le modèle final, pour que la caméra puisse re-zoomer dessus. Bien entendu, faire en sorte que ce petit jeu fonctionne de la même manière avec les 6 cocottes m’avait demandé PAS MAL de préparation. Tout ce bazar était-il nécessaire pour de malheureux pions ? C’est pas grave, la télé est riche… …et moi, j’avais besoin de fric.

Je fus mort de rire pendant tout le tournage : le studio était gigantesque, on aurait pu y tourner la grande Vadrouille. Au milieu de cette immensité, la production avait disposé une petite table, 2 chaises et une caméra. Son et lumières étaient commandés d’une cabine en mezzanine, si bien que notre minuscule trio, unique partie éclairée dans cet entrepôt très sombre, était déjà très surréaliste. Après les présentations d’usage, on s’installe :
Moi assis à la table pour plier, le cameraman se cache derrière son outil, et le « réa » s’installe face à moi, accoudé sur la table. Nos 2 visages sont à moins de 50 cm l’un de l’autre. Enfin, est-ce que cette montagne de chair avait un vrai visage, je n’en suis pas sûr… Je ne l'ai jamais vraiment vu en fait. Le crâne était rasé, à la dernière mode vénusienne, et je n‘ai jamais vu ses yeux de toute l’après-midi, cachés qu’ils étaient par d’épaisses lunettes noires et rondes. 8) Peut être cachait-elles 4 immondes tentacules ? :mrgreen: Mais mis à part mes envies de partir, les 5 premiers « pions » se passent bien…

Au 6e, le modèle prévu ne plaisait pas au « réa ». Si j’ai bonne mémoire, l’explorateur doit arriver dans les mines de sel. On stoppe tout, et on me donne royalement ½ heure pour inventer un « cristaux de sel ». Comme personne n’en a jamais vu au microscope ( !), on transige pour faire une sorte d’obélisque ( !). Je m’active, y compris pour faire en sorte que la caméra puisse zoomer sur le mot « sel », et …Moteur ! … on se remet à tourner… Jusqu’à un autre « Coupez » du « réa » : dubitatif, le vénusien n’est pas pleinement satisfait : il trouve que l’obélisque… …ressemble trop à un obélisque ! Après une intense réflexion dont seul un « réa » d’Arte est capable, il murmure dans un soufle rauque (toujours à 50 cm de moi et ses tentacules cachées par ses lunettes) : "il faut une aiguille pour percer des trous au sommet" (traduit en terrien : et faire plus salière). La pièce se « surréalise » de plus en plus : notre trio faiblement éclairé dans cet immense studio tout noir… Où diable trouver une bête aiguille dans tout ça? Où est la meule de foin ??? Pour ne pas user la voix vénusienne du « réa », le cameraman relaie l’information : « On a besoin d’une aiguille ! » D’un seul coup, le hangar que je croyais totalement vide est en effervescence : 3 ou 4 assistants (ou étaient-ce de vilains gnômes ? :twisted: ) partent en courant dans tous les sens. Un ¼ d’heure se passe, dans un silence pesant. Durant ces 900 secondes, le vénusien ne bougea pas une tentacule… NOUS ATTENDIONS QU’IL SE PASSE QUELQUE CHOSE !!! (ou peut être Godot, allez savoir...). Un assistant revint tout essoufflé, exhibant fièrement une aiguille, on fait quelques trous dans l'obélisque-salière, et …Moteur ! … on se remet à tourner…

Notre prestation fut refusée par la chaîne et ne passera jamais : pour faire les pliages, nous avions massacré un livre de Jules Vernes, une copie d’édition Hetzel (vous savez, les beaux livres rouge et or), et les responsables avaient jugé cela inacceptable.

C’est tout pour aujourd’hui… :out:
Le tout en 5 smileys... A quand une augmentation des budgets ???
Dernière modification par Eric Joisel le 16 oct. 2008, 06:10, modifié 1 fois.
Curat Christophe
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Curat Christophe »

Une belle page de surréalisme ! :nerd: :yipi:
Eric Joisel
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Eric Joisel »

En une semaine complète d’immersion au Japon, il se passe tant de choses, on pourrait écrire un roman entier ! Je découperai la chose en au moins 3 parties (voir plus) : « Le Japon », « La convention de Kobé », « Origami House ».

Un Gaijin chez les Tanteidan : 1, le Japon
(« Gaijin » : celui qui n’est pas japonais. Selon mon impression, ça inclut une notion de « Barbare ».
Comme j’étais au Japon pour présenter mes 6 « Barbarians », le nom me va assez bien, somme toute).


Ma soucoupe volante vient d’atterrir à Roissy, venant d’une autre galaxie : le Japon. Un voyage absolument épuisant : lever 6h30, voiture de Yamaguchi-san jusqu’à Narita (…i kudasaï, ichio dess, ichio dess…), 11h : un vol de 9h30 jusqu’à Helsinki, 5h d’attente là-bas (plus jamais ça, sans compter la fouille au corps ; faut être Finlandais pour confondre cocottologue et terroriste !) puis 3h d’avion jusqu’à Paris, et enfin retrouver mes bagages et ma voiture dans les parkings très mal signalisés de l’aéroport, dur, dur ! En plus, le voyage s’annonçait difficile : La fondation Yoshino rembourse les dépenses des invités, mais APRES l’arrivée. J’ai bien crû ne pas pouvoir partir, car après quelques déboires et impayés à ce jour, je ne pouvais pas payer mon billet d’avion ! Heureusement qu’il y a les amis !!! Autre anicroche : on ne va pas au Japon sans cadeaux pour les amis. Je me ruine pour un cognac de 25 ans d’âge, qui sera confisqué à Roissy !!! Râââââ !!! Ce sont ces salopards de vigiles qui boiront ce nectar à la place de leur Gévéor habituel !!! :grrr: Tout ça parce que les lois finlandaises interdisent maintenant l’importation (même en transit) de TOUT LIQUIDE, même une bouteille d’eau. Ne cherchons pas à comprendre, la loi c’est la loi ! Circulez, y a rien à voir !!!

Comme je ne vais pas à Tokyo mais à Kobé, je suis presque le seul occidental présent à la convention, et durant toute cette semaine, je ne verrais pas beaucoup d’autres Gaijin. Excepté la convention principale qui regroupe aujourd’hui 450 personnes et pas mal d’étrangers, il y a 2 autres conventions annuelles, plus petites. Celle-ci faisait quand même 160 « attendees ». J’arrive les mains vides donc (ce qui est TRES grave), accueilli pas Yamaguchi-san et Matsuda-san (jeune femme qui travaille à Origami House). Sitôt dans la voiture, l’ambiance typiquement japonaise : la radio avec des musiques …différentes, le GPS avec ses (…i kudasaï, ichio dess, ichio dess…), (des centaines de fois répété par une voix sur-aigüe d’ordinateur, des milliers de fois sur l'ensemble du parcours), on essaie de discuter moitié en japonais moitié en anglais, Yamaguchi-san répond de temps en temps au téléphone, … une vie top-stressante ! :? Les 30.000 suicides annuels dans le pays trouvent probablement l’une des explications dans cette boulimie d’activité (…i kudasaï, ichio dess, ichio dess…), . Cela dit, le GPS est VITAL en voiture : imaginez des villes sans AUCUN nom de rue ! Même les chauffeurs de taxi ne s’y retrouve pas toujours dans les ruelles de Tokyo. Et je préfère ne pas imaginer la formation d’un postier débutant… (au passage, signalons que les Japonais, longtemps occupés par les Angliches conduisent à gauche. Par contre, ils comptent en kilomètres).

On imagine souvent le Japon comme TRES MONTAGNEUX. Certes, c’est à peu près le cas, mais il faut quand même un peu de place pour ses env. 125 millions d’habitants ! Nous parcourerons peut être 1.000 km dans la BMW de Yamaguchi-san en 3 étapes, (…i kudasaï, ichio dess, ichio dess…), dans l’île principale de Honshu (excepté de très nombreux ilots, les 3 autres grandes îles sont Hokkaido au nord, Shikoku au sud et Kyushu à l’ouest, Tokyo étant à peu près au milieu de Honshu. http://japanfan.free.fr/carte.htm
Le contraste est saisissant entre les ruelles dans certaines villes qui peuvent être trop étroites pour une voiture, et les nombreuses « highways » qui permettent une circulation rapide, de même que le fameux train « Sinkansen », apparu bien avant notre TGV. Entre Osaka et Tokyo, la plaine est très plate, avec bien sûr de nombreuses rizières. Le riz sera récolté en septembre. Nous passons devant le Mont Fuji, (…i kudasaï, ichio dess, ichio dess…), très impressionnant : il fait déjà très chaud à cette époque de l’année. Lui seul reste enneigé, dominant de beaucoup tous les autres sommets. Dans cette lumière dense de Mai (qui me vaudra un bon coup de soleil sur mon crâne, heu, …légèrement dégarni), il est tout pareil à une gravure d’Okusai. http://www.ponpokopon.net/histoiredelart/hokusai.html
Pour compenser la surface importante de montagnes et forêts, CHAQUE mètre carré est rentabilisé au maximum. Il n’est pas rare de voir 4 niveaux de routes-autoroutes-voie ferrée superposées ! Yamaguchi-san garera sa BMW (…i kudasaï, ichio dess, ichio dess…), chaque soir de la convention dans un « ascenseur à voitures » : on la gare au niveau du sol, et une machinerie très impressionnante la monte dans une tour où de nombreuses autres sont « empilées » pour gagner de la place ! :jap:

Politesse et propreté sont 2 mots essentiels dans la culture japonaise. Pour nous autres Gaijin, comment imaginer des rues sans AUCUNE saleté, AUCUNE crotte de chien, AUCUN tag sur les murs ??? Quand à la politesse et au respect de l’autre, elle est de toute évidence incluse dans l’ADN de tout Japonais. Elle s’exerce à chaque seconde. Pour moi Gaijin, ça réclame beaucoup d’énergie. Ne pas répondre à un aligato, un ohio gosaïmasu, etc… serait une FAUTE. Autre exemple japonisant : le tenancier d’une gargotte à sushi, en train de tailler devant chez lui (et superbement) arbres et fleurs d’une aire appartenant certainement à la commune. Ce peut être bien sûr pour mieux attirer le client, mais c’est aussi pour se rendre utile à la collectivité, par amour de la nature, de la perfection… Imaginez ça en France ! Tout comme il est incroyable de voir ABSOLUMENT TOUS les travailleurs, jusqu’à la moindre dame-pipi, être heureux de travailler. :D Egalement TRES SURPRENANT, le nombre incroyable de gens qui font du « service » : pour aider à la circulation, mettre de l’essence aux pompes, renseigner, 10 serveurs dans un restaurant qui n’en compterait que 2 chez nous, etc… Pas de chômage au Japon, ni chez les jeunes (restaurants), ni chez les vieux (circulation) (…i kudasaï, ichio dess, ichio dess…), .

Une nuit, je serai réveillé en sursaut : mes jambes tremblent, le lit aussi, enfin tout quoi ! La secousse sera courte, peut être 30 secondes, si bien que je n’ai pas eu le temps de paniquer. Mais Yamaguchi-san me dira que le tremblement de terre était quand même force 3 à 4. Au niveau 5, les maisons s’écroulent ! Les Gaijin ne connaissent pas cet état d’esprit : le Japon est posé sur une poudrière. On SAIT qu’une grosse catastrophe a lieu à peu près tous les cent ans, et que la dernière remonte à près d’un siècle. On SAIT qu’il y aura très bientôt des millions de morts, malgré toutes les précautions et constructions anti-sismiques. Mais l’amour pour leur culture et leur pays est si fort, qu’il ne viendrait à l’idée d’aucun Japonais de les quitter… Et pour moi le Gaijin, chaque voyage au Japon a été une expérience TRES FORTE, d'autant que c'est la première fois que je partage vraiment la vie de Japonais, chez eux et non à l'hôtel. Et pour quelqu'un qui aime le Japon, j'ai vraiment de la chance : après un bref aller-retour pour une télé en janvier, cette semaine en mai, il est très probable que je retourne à Origami House en octobre, peut être pour 2 semaines ! Yeeeeepppeeee ! Domo aligato Yamaguchi-san !

C’est tout pour aujourd’hui… :out:
Le tout en 5 smileys seulement, faut l’faire !
Dernière modification par Eric Joisel le 16 oct. 2008, 06:22, modifié 2 fois.
Zoltan
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Re: Juste pour rire ou sourire...

Message par Zoltan »

Quesque ça doit être beau le japon:p. Je suis devenu un de tes lecteurs^^. pour des smileys tu ne peux pas ajouter des "images" identique aux smiley?:°.
En tout cas beau texte=). Il y a une société d'origami? xD
Verrouillé