« THEMA : LE PLI », ARTE, 1997
Des erreurs télévisuelles, j'en ai commis plus d'une, hélas. Je pourrais parler de la fois où De Chavanne lançait mes pliages sur le public pour le faire marrer (avec un bon "chauffeur de salle", ça marche bien sûr). Ou de la fois où Naguy se fichait tellement de moi et du public que j'ai bien crû que j'allais me le... Mais puisqu'on veut parler culture, allons plutôt chez Arte ! Cette émission THEMA : LE PLI s'annonçait plutôt bien, c'est pourquoi je m'étais laissé convaincre : figurer, fusse quelques minutes, entre le sculpteur César et le couturier Issey Myiake, ça flatte évidemment l'ego d'un p'tit plieur de banlieue... Bien fait pour moi : j'avais qu'à pas venir !!!
Me voici donc dans le studio, pour une interview de 5 à 10 minutes. Sitôt arrivé, je me bagarre avec le "réa" pour tenter de préparer ensemble les questions (et donc faire en sorte qu'elles aient un quelconque intérêt). Rien n'y fit, et je dus me résoudre à ce que RIEN ne soit préparé : le réa voulait de la "fraîcheur", de "l'impro"... Pour rendre la chose plus cocasse, le journaliste habituel n'en était pas un, mais un acteur, que l'origami n'intéressait pas le moins du monde. Et comme sur Arte l'important est de ne pas faire comme les autres, au lieu d'être "bêtement" assis face à face (quelle vulgarité !), on avait tout fait pour me mettre à l'aise : j'étais assis face à la camera, à une table sur laquelle étaient disposées mes cocottes les plus percutantes, et l'acteur faisait les cent pas en passant et repassant derrière moi ! Un surréalisme typique de la chaîne, et au final bien entendu, une interview sortant de l'ordinaire, certes, mais sans le moindre intérêt...
Le visionnage de la cassette un peu plus tard acheva de lier des relations indéfectibles avec la télé : je voulais voir si au moins mes cocottes avaient été mises en valeur... PAS DU TOUT ! Beaucoup de matériel d'éclairage dans le studio, et du personnel certainement bien payé. Ces "Hommes de l'Art" avaient réussi une performance : l'éclairage était très sophistiqué, bariolé même, puissant. Trop même. Avec tout leur matériel, ils avaient réussi l'exploit de créer plus d'ombres que de lumières, si bien qu'on devinait vaguement la carapace d'une tortue ou les oreilles d'un rat, je dirais en "ombres chinoises", sur la vingtaine de modèles disposés sur la table. Ah la télé, elle me manque !!!
C’est tout pour aujourd’hui…
). Je ne pensais pas enseigner un modèle, je souhaitais surtout rencontrer les plieurs présents, nombreux à l'occasion du 30e anniversaire de l'association (env. 200 "attendees", dont bien sûr les plieurs anglais, plus Michael Lafosse, Joseph Wu, le bureau d'Origami USA, et un certain Yoshizawa senseï, que je n'avais encore jamais vu "en vrai"). Accessoirement, je venais aussi prendre contact avec des plieurs connus pour préparer le festival "Paris-Origami 98", qui était déjà en préparation. A part mes cocottes d'expo, j'étais donc "les mains dans les poches". Mais v'la-t-y-pas que le gars Dave Brill, avec qui j'avais sympathisé à Paris, me "pousse fortement" à proposer quelque chose, pourquoi pas un speech sur mes masques, don't you ??? Me voilà donc plongé un peu malgré moi dans les affres de la réflexion, exercice très difficile pour un p'tit plieur de banlieue. J'y passais une bonne partie de la nuit, et j'entrais donc dans la salle où je devais sévir avec de tout petits yeux, et ce malgré une dose massive de caféine...
(si, si !) Quoi qu'il en soit, je me souviendrais longtemps du "trio" Yoshizawa-senseï nous contemplant tous d'un regard quelque peu décontenancé et réprobateur... 
Mais tu y a remédié, merci ! 
Si je veux vous parler :
Ici, Mme Larry Hart (BOS editor), ainsi que Pieter et Janneke, présidents de l'association hollandaise, et un p'tit plieur d'banlieue qui aurait bien besoin de bronzer... 
