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Aurèle

Holland Papier Biennale 2010

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aurele
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Holland Papier Biennale 2010

Message par aurele »

Il y a assez peu d'événements organisés uniquement autour des arts du papier, et encore moins installés depuis 14 ans comme la biennale hollandaise des arts du papier. Suscitée par Peter Gentenaar, dont on a déjà parlé sur ce forum [lien], elle présente depuis 1996 un sélection renouvelée d'artistes sur papier du monde entier.

Voilà fait quelques années que je voulais y aller -en invité ou en visiteur. cette année ce serait donc en visiteur en attendant plus.

Le premier week-end du juillet - ou le début du dernier mois de boulot avant les vacances - est un bon prétexte pour décamper, et rouler quelques centaines de kilomètres vers la Hollande pour visiter tout ça - et découvrir le pays en pleine folie orange.

Nous partons donc, avec Cécile, de Metz le vendredi après-midi, pour arriver à Haarlem un peu avant minuit. Haarlem, c’est la banlieue lointaine d’Amsterdam, à l'ouest, à mi-chemin de la mer, et ça nous permet de faire un peu les touristes à Amsterdam en plus de naviguer entre les deux musées de la biennale.
Car, chose peu pratique, la biennale se découpe en deux endroits, séparés d'environ 120 km… cruel dilemme, d’où notre choix complètement ailleurs.

Pour commencer, le samedi matin, nous filons vers Apeldoorn. Il faut savoir que les horaires d'ouvertures des musées en Hollande sont un peu… restreints ?… et s'étalent de 12 h (ou 10 h avec de la chance) à 17 h. Kilomètres + visites de deux expos en 5 h, ça peut faire court.

Nous arrivons donc à Apeldoorn pour trouver le Coda Museum, un imposant édifice contemporain tout en verre. Après s'être dépatouillé avec la guichetière pour obtenir deux billets, nous voilà dans un énorme espace blanc propice à une scénographie mettant en valeur les œuvres.

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Première visite de l'exposition, et, par curiosité, avant de passer au reportage photo, nous montons à l'étage où une autre expo était montrée, 100% en néerlandais non traduit. D'après nos conclusions, il s'agissait d’une présentation de la vie qutodienne de l'ancien Apeldoorn. Scénographie d'enfer, un peu à la mode Cité des sciences, avec des voix enregistrées qui te racontent des histoires (en néerlandais) quand on s'approche (la magie de l'infrarouge…) et des têtes de sanglier, crâne de cheval, maquette, cabane dans un arbre, poupées…
Une partie notamment consacrée au moulin papetier a retenu notre attention : une superbe maquette accompagnée de reproductions des machines complétait un petit film d'époque sur la vie des ouvriers papetiers.

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Retournés à l'expo de la biennale proprement dit, il est temps de vous en faire un résumé. Les œuvres présentées tenaient du papier mâché, de la sculpture de papier, du papier peint, de la sculpture en fibre, du collage ou de l'installation.

Passé une sorte de grand nuage en papier froissé, Nous sommes accueilli par trois majesteux livres rouges vomissant leurs pages en une cascade impressionante. «The Book of humanities - the empty book » de Lu Shengzhong semblait vider les livres de leur contenu.

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L'installation d’Anouk Kruithof était un mur de livres d'occasion agencés en fonction de la couleur de leur tranche. De l’autre côté du mur, un vidéoprojecteur diffusait un vidéo de celui-ci, mais dont les livres tombaient par masses, puis se repositionnaient.

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Derrière le mur, un large rideau rouge de Gjertrud Hals, en filet de fibres, sensé représenter le système nerveux humain, était dispoé au côté d'une large installation… de chaussures féminines moulées en fibres. Très proche de la nervure de feuille, le rendu était assez formidable.

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En face, les collages de Peter Clark -dont une pièce servait à l'affiche de l'événement- apportaient une touche d'humour à l'exposition. Composés de vieux papier (cartes, sacs, nappe, livre, partitions…), ils représentaient soit des vêtements traditionnels, soit des animaux, avec une large préférence pour les chiens.

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Au centre de l'espace, un terrarium exotique de Couzijn van Leeuwen tout en morceaux de divers cartons ondulés, laissait décrouvrir de nombreux usages inédits : carton arraché, gratté, collé, découpe, plié, vernis… la mise en scène laissait ce terrarium comme à l'abandon : les feuilles collaient à la vitre inexistante, les tortues domaient sur un lit de feuilles pourries, les fleurs hésitaient entre sécheresse et croissance.

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Caspsule of the Impasse d’Amparo Sard est une sorte de grande demi-barque barque de 5 m de haut, percée de multiples troues, en fibre projetée, présentée sur des miroirs, de manière à laisser voir la barque entière, comme figée dans son naufrage. À côté, du même artiste, un tableau de papier perforé donnait une sorte d'explication à ce naufrage improbable.

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Une installation des plus impressionnantes était sans doute celle de l'armédien-hollandais Karen Sargsyan. «Woede wan de Oliegod» est un gigantesque théâtre de sculptures de papier, où les personnages, surchargés d'éléments, semblent figés dans un instantané. Difficile à appréhender au premier regard, mais, le visiteur, curieux, s'approchant, déclenche (infrarouge bis) une bande sonore racontant les diverses scènes (un peu à la manière d'une maison fantôme). Certains personnages se mettent alors en mouvement, comme des automates, grinçants de leurs articulations de papier. À mesure que le regard s'exerce, on découvre une multitude de détails bizarres, tel un homme avec une aile d'oiseau squelette dans les dos, des membres lacérés, un poisson à l'œil vitreux regardant le visiteur du fond de sa casserolle… ou un petit personnage iniquiétant qui nous a fortement rappelé quelqu'un… Bref, un installation splendide et vraiment surprenante, et un artiste à suivre…

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D'autres pièces étaient plus ou moins intéressantes, nous avons postés d'autres photos dans la galerie, n'hésitez pas à demander des précisions sur l'une ou l'autre.

Autant le Coda Museum était un lieu blanc et vide propice à l'exposition de grandes structures, autant, en arrivant au musée de Rijswijk, les boiseries, tableaux 19e et mobilier d'époque écrasaient un peu l'espace et rendait plus compliqué la préhension des œuvres.

Le musée Rijswijk était aussi fourni, mais nous avons moins sensibles à l'esthétique des pièces présentées : beaucoup procédaient du bijou ou du livre découpé, ou encore de scultpures de papier mâchés sur des empillement de matériel récupéré. Et pas de photos de celui-ci parce qu'il y avait trop de monde et une grosse interdiction à l'entrée… zut !

En revanche, les chiens (comme ceux d'Apeldoorn) de Peter Clarck exposés dans les boiseries sonnaient terriblement bien.

Une fois qu'on aura rassemblé un peu de matériel, on vous postera des trucs sur le musée et on complètera par les liens vers les sites des artistes… Mais seulement si vous êtes sages ! ;-)
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Alexis
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Re: Holland Papier Biennale 2010

Message par Alexis »

:angel: On est super sage. :angel:

Sinon merci pour ce compte rendu. J'aime beaucoup la première photo de l'exposition (les livres déversant leur contenu). C'est vraiment intéressant
Curat Christophe
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Re: Holland Papier Biennale 2010

Message par Curat Christophe »

Promis, comme l'a dit Alexis on va être sages !!!
En tous cas, un grand merci pour ce délicieux compte-rendu. :lov:
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Terry
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Re: Holland Papier Biennale 2010

Message par Terry »

Merci pour ce compte rendu détaillé. J'ai adoré découvrir toutes ces approches différentes du papier. Vivement la suite.
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