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Aurèle
Nous connaissons tous les célèbres Origami Tanteidan Convention de Tokyo organisées par la JOAS chaque année au mois d'août. Mais les lecteurs du Tanteidan Magazine savent qu'il existe d'autres conventions plus petites organisées par la JOAS dans diverses régions du Japon. La convention de la province de Shizuoka, qui aura lieu vendredi et samedi prochains à Shimizu, est l'une d'elles. Cette convention est organisée grâce au groupe local d'Akiko Yamanashi. C'est un événement bisannuel, avec une particularité : l'invité est à chaque fois... une femme. Et cette année, je suis l'heureuse élue !
J'aurai la chance d'être accompagnée par Robert, mais aussi par mes chers amis Inès Héricourt (déjà venue à New York) et Michel Grand, tous deux découvrant pour la première fois le pays du soleil levant
Par chance, j'ai pu rencontrer Akiko Yamanashi à New York pour bien me préparer à cette convention. Et heureusement Chiyo (que les participants aux Renontres de Mai connaissent bien) qui est francophone, a été choisie par Makoto Yamaguchi comme intermédiaire pour nous aider à préparer ce voyage dans d'excellentes conditions.
Le nombre de participants annoncé est de 150, ce n'est donc pas une si petite convention. Nous aurons le plaisir de retrouver sur place Serge, ce qui fera cinq participants non japonais en tout ! Une convention qui promet d'être dépaysante !
Après la convention, nous avons prévu quelques jours de tourisme. Le reportage viendra avant Noël je pense
Edit : j'ai appris que mon invitation et le financement de mon voyage ont pour origine une sélection de la Fondation Issei Yoshino, et que la décision finale est revenue au groupe local de la JOAS à Shimizu. Un très grand merci à Chiyo de m'avoir aidée à m'orienter au milieu de toutes ces informations.
Dernière modification par Viviane le 13 déc. 2018, 08:48, modifié 1 fois.
Encore merci Serge ! Tout comme Victorien à New York, ta présence permettait un confort supplémentaire
Je suis en train de préparer le compte rendu de ce magnifique voyage.
Je viens d'éditer mon premier message d'annonce pour ajouter les éclaircissements obtenus sur place. Je ne remercierai jamais assez Chiyo pour son aide, en particulier pour la traduction qui est une lourde charge, on n'imagine pas !
J'en profite pour faire un appel à photos : Serge, peux-tu m'envoyer les tiennes ? J'ai déjà 4 sources, mais ce n'est jamais assez
Voyage des joyeux ambassadeurs de l’origami français au pied du Mont Fuji
Voici mon reportage sur notre voyage au Japon. Pour avoir une idée d’ensemble rapidement en quelques photos, vous pouvez aller directement voir l’album Flickr dédié, :
Pour ceux qui veulent plus de détails, voici un récit très long, mais terriblement incomplet !
En passant en revue les centaines de photos que nous avons ramenées, je constate encore et toujours qu’il y a autant de voyages de que voyageurs : chacun a sa vision et sa sensibilité. C’est une chance que d’avoir des compagnons de voyage, car toutes les étapes sont bien plus agréables, et aussi on peut partager toutes ces informations. Je vais puiser dans cette grande réserve quelques cartes postales pour vous donner un aperçu aussi large que possible de notre expérience, même s’il est impossible de retranscrire ici tous les détails ! Merci à Robert, Inès, Chiyo, Michel et Serge de m’avoir fourni leurs photos, je ne les ai pas toutes utilisées mais elles étaient indispensables pour classer mes souvenirs.
La première carte postale est cet écran représentant la trajectoire de notre avion, où nous pouvons assister en direct, et non sans une petite appréhension, à notre retour vers Paris et vidange du carburant après 45 minutes de vol. Les raisons de ce détour ne nous seront jamais vraiment connues (problèmes de communication entre un moteur et le cockpit) bilan : pas d’accident, pas de blessé, mais 7 heures de retard… ce qui nous conduit à environ 26 heures de voyage. Ajoutez la fatigue du décalage horaire...
Accueil et style japonais
Chiyo Kawai vient nous cueillir à l’aéroport. Elle nous permet de rejoindre facilement le premier hôtel, une aide vraiment salutaire, car nous aurions eu un gros effort à faire pour trouver notre chemin. Il est l’heure de prendre un repas du soir, premières saveurs, premières photos, et découverte de la tablette électronique de commande qui se trouve maintenant dans de nombreux restaurants japonais.
Le lendemain à midi, nous avons rendez-vous avec Makoto Yamaguchi qui accueille lui-même les visiteurs étrangers, et les invités à toutes les conventions de la JOAS et qui assure le transport vers les lieux de convention. Cette fois, c’est un peu particulier puisqu’il accueille en même temps un groupe de Français qui participeront à cette convention excentrée. A vrai dire, nous sommes 4 passagers munis de 12 bagages plus un tube de transport de papier. C’est un véritable convoi. Mais Yamaguchi-san n’est pas né de la dernière pluie, il fait face avec stoïcisme.
Nous passons brièvement à Origami House, pour une visite de l’exposition permanente constituée de superbes modèles d’artistes de monde entier. Je découvre un stupéfiant Bouddha de Takashi Hojyo que je n’avais jamais vu même en photo, et je revois avec émotion les modèles d’Eric Joisel dans un parfait état de conservation, ce qui nécessite les plus grandes précautions dans un pays aussi humide que le Japon. 04-I-Visite à Origami House by Carnet de Viviane, sur Flickr
Le maître des lieux nous donne un aperçu de la bibliothèque assez colossale, avec des étagères coulissantes hermétiquement closes. Nous feuilletons le dernier numéro du Tanteidan magazine en cours d’expédition, et en avant première, le colis des badges de la convention est ouvert pour découvrir la version Shizuoka 2018 en 2 coloris, ce qui me fait super plaisir !
Chiyo est des nôtres pour le repas de bienvenue qui a lieu dans un restaurant de spécialité « tonkatsu » à la décoration hyper esthétique sur le thème de la collection des tasses de thé. J’ai goûté et apprécié une huître panée. 06-R-Accueil de Makoto Yamaguchi by Carnet de Viviane, sur Flickr 07-R-Repas d'accueil by Carnet de Viviane, sur Flickr
Détail insolite, la musique d’ambiance de ce restaurant assez chic est un enchaînement d’oeuvres de musique classique occidentale, j’ai été assez déconcertée d’entendre Bach (double concerto pour violon) Mozart (concerto pour flûte et harpe) et autres Haendel dans un tel décor ! De fait, la musique classique japonaise n’est pas à la mode dans les restaurants japonais, cela se confirmera à de rares exceptions près… un comble !
Inès, Robert et Michel passeront l’après-midi à faire du shopping à Asakusa, conduits par Chiyo-san et Yamaguchi-san, pendant que j’essaie vainement de dormir à l’hôtel pour retrouver un peu d’énergie avant la convention.
Le soir, nous mangeons entre Français dans un minuscule restaurant de « ramen » à l’ambiance très populaire.
Le lendemain matin nous embarquons dans une unique voiture pour le transfert vers Shimizu, préfecture de Shizuoka. Le voyage dure toute la journée. Nous entrons dans une région touristique très courue pour ses points de vue sur le mont Fuji. Nous faisons une pause déjeuner dans un petit restaurant de spécialité « Hôtô », bouillon avec nouilles épaisses. Ambiance basse saison, nous sommes les seuls clients.
Ce long trajet en voiture est l’occasion d’une conversation avec Makoto Yamaguchi sur la publication de livres d’origami, l’histoire de la JOAS, divers projets avec la télévision et autres sujets, dans le désordre, entre l’anglais et le japonais, par bribes, et avec des absences dues au décalage horaire. Le tout sur fond de musique, c’est-à-dire en écoutant la chanteuse préférée de notre illustre chauffeur : Mariko Takahashi…
Nous arrivons à la nuit (qui tombe vers 17 h en cette saison) à Shimizu, au « Tokai University Miho Social Education Center » établissement qui hébergera la convention d’origami vendredi et samedi.
Dès l’instant où nous sortons de la voiture, nous intégrons une nouvelle dimension spatio-temporelle : l’organisation japonaise. Chaque minute de notre temps est comptée et optimisée pour l’installation, le déroulement de la convention, et le départ. C’est le secret de l’efficacité maximum.
Une fois les bagages déchargés à la vitesse de la lumière par la nombreuse équipe déjà présente sur les lieux, nous faisons un bref passage dans les chambres et c’est déjà l’heure du repas du soir. Nous allons prendre un dîner dans la cafétéria d’un centre commercial de Shimizu. De jolies assiettes carrées à cases nous permettent de composer notre menu en doses minuscules.
La pause est de courte durée. Un mini-shopping nous est accordé dans le centre commercial et retour au centre universitaire, pour un repos bien mérité ? Que nenni ! Je suis poliment priée d’installer mon expo.
OK.
Akiko-san ayant vu ce que j’avais fait à New York a prévu assez de place. Il me faut mes 2 heures, c’est incompressible. Avec l’expérience il me faut un moins grand nombre d’assistants, mais tout de même, je n’y arrive pas encore toute seule. Michel installe aussi la sienne par solidarité.
Voilà.
Puis, nous sommes invités à boire le verre de saké de bienvenue dans la chambrée de Yamaguchi-san. Je dis bien « chambrée » car le style de l’hébergement est collectif, comme à New York, mais ce n’est pas mixte. Je me retrouve donc avec Chiyo-san, Inès et Ayumi-san, tandis que Robert, et Michel cohabiteront avec Yamaguchi-san et Nishikawa-san.
Au bout d’une petite heure, Chiyo-san négocie la retraite des dames qui sont crevées et auront du boulot demain matin. L’heure de fermeture de la salle de bains collective est passée depuis longtemps… No comment !
1er jour de la convention
Au matin, le soleil est au rendez-vous. Nous allons prendre le petit déjeuner dans un autre bâtiment, après une courte promenade dans des espaces verts du campus. Buffet simple.
Il est temps de réintégrer le sous-marin de la convention. Une grande salle est occupée par les expositions, les modèles d’ateliers, les modèles de concours de la convention, les modèles des clubs d’origami universitaires, la vente de livres et papiers (petit stand). Les repas (plateau « bento ») y sont pris en commun). Trois autres salles plus petites servent aux ateliers.
Pour les 2 jours, le papier est fourni en quantité généreuse : un paquet de kami de 220 feuilles de 15 cm en emballage cartonné, un paquet de kami de 60 feuilles de 24 cm, un petit sac pour transporter le tout, un programme, les badges, un dépliant touristique de la région, deux bulletins de vote pour les concours et des feuillets pour les choix des ateliers.
Mes 3 coéquipiers et moi-même avons décidé de faire un petit cadeau à tous les participants à la convention : comme Inès fait toujours à Noël de célèbres biscuits, Michel a proposé un étui, j’ai fourni les papiers peints pour le pliage et Robert a calligraphié l’étiquette en japonais.
Nous retrouvons Serge, avec sa mini-expo, toujours le même, on ne l’avait pas revu depuis les Rencontres de Mai à Colmar en 2014. Il est parfaitement à l’aise et nous explique quelques principes de fonctionnement de cette convention.
Après un discours de bienvenue prononcé conjointement par Akiko Yamanashi et Makoto Yamaguchi dans la bonne humeur, la répartition des participants aux ateliers a lieu selon un système de tickets qui rappelle celui d’OUSA (avant l’apparition de l’algorithme) . Chacun fait un choix à partir de la table d’expo « Menu de modèles » puis fait la queue devant un tableau où se trouvent des cases contenant 25 tickets par atelier. Il y a un ordre de priorité indiqué sur le badge (l’ordre d’inscription à la convention?). Serge, tu peux préciser si mes explications sont incomplètes. Les étrangers sont prioritaires et passent en tête de la file d’attente. Quand les ateliers sont complets, un carton de couleur est placé dans la case correspondante. Tout au long de la progression de l’écoulement des tickets un « crieur » façon criée au poisson, annonce quels sont les ateliers qui sont les plus demandés et finalement sont complets. Les salles sont parfaitement étiquetées.
C’est maintenant l’heure de présenter ma conférence. Elle sera traduite directement du français en japonais par Chiyo-san. Nous avons fait un peu de préparation à l’avance pour un maximum d’efficacité. Le thème principal est le rôle de la communauté de l’origami pour apprendre et créer. Je suis partie du constat que nous sommes tous autodidactes car il n’y a pas d’école d’origami, cela permet d’autant plus de liberté, mais cela donne un rôle important aux rencontres, et aussi au fait de rester en contact par internet. J’ai également parlé de mon choix du minimalisme et comment il s’est renforcé en dialoguant avec les autres plieurs.
Yamaguchi-san prête son ordinateur personnel pour la convention :
Une pause déjeuner assez courte (entre 11 h 30 et 12 h 30) et j’enchaîne avec mon atelier Nounours, en collaboration avec Michel Grand qui fera plier le premier badge de la série, le petit coeur (mais version 2). Chiyo-san et Serge sont présents, pour assurer la sécurité de la traduction. Comme le modèle peut parfaitement être enseigné sans aucune parole, je me lance sans peur, avec mon japonais de vache espagnole, et arrive jusqu’au bout, avec une ou deux interventions de confort par Chiyo-san et Serge-san. On s’amuse bien, et pourtant je suis épatée par la qualité de concentration du groupe : tout le monde comprend vite et plie avec beaucoup de soin. Heureusement qu’il y a deux modèles sinon j’aurais dû improviser. (C’est d’ailleurs ce qui s’est produit pour mon atelier insecte de 14 h 40 à 15 h 50, j’ai dû ajouter le caméléon car tout le monde avait fini avec 20 minutes d’avance par rapport à mon estimation, et cela, même si abandonnée par mes traducteurs s’estimant un peu inutiles, j’ai dû faire face toute seule !). Michel prend ensuite le relai avec son badge coeur enseigné en mime orné de quelques mots anglais : efficace tout en maintenant la bonne ambiance. Les participants ont adoré le modèle et en ont plié plusieurs dans la foulée.
J’enchaîne sans pause avec l’atelier crabe donné par Jun Maekawa. Plier avec ce maître est une vraie séance de relaxation. Pendant qu’il développe par parenthèse une démonstration mathématique, et tandis que mes compatriotes suivent parfaitement son idée par-delà la langue, je me transforme en chat, et j’écoute les sons mélodieux du japonais prononcé par sa voix tranquille, comme une musique agréable, sans y percevoir la moindre signification. Et nous plions un super modèle qui peut aussi faire porte carte. Il a écrit quelques slogans humoristiques sur certaines cartes comme « Marchez droit! », une vraie parole de crabe ^^ Ainsi sont les partisans de l’Ordre : la loi vaut pour les autres et non pour eux-mêmes !
Sans reprendre mon souffle, je dois enseigner l’insecte. C’est l’occasion d’être présentée à Shunichi Ashimura par Akiko qui me rappelle que nous nous étions tous les trois rencontrés dans le magazine Pajarita n°139. Une trop brève entrevue cet après-midi, à peine le temps de s’amuser avec le caméléon… et il est déjà temps de repartir!
Mon dernier atelier est avec Takaya Iwamoto (résidant américain déjà rencontré à New York) un pliage géométrique en forme de tato, très agréable, qui semble asymétrique et impossible à fermer jusqu’au tout dernier moment. Magique !
Il faudrait consacrer tout un reportage à l’expo. La variété des styles, la qualité de chaque contribution sont bien à la hauteur de la réputation des conventions des Origami Tanteidan !
Je n’ai que quelques échantillons, il aurait fallu passer les 2 jours entiers à photographier cette expo !
Je ne poste pas toutes les photos ici, il y a en 183 dans l’album Flickr pour tout le reportage !
J’ai découvert de nouveaux créateurs et styles que je ne connaissais pas (n’étant pas sur Facebook, et d’autre part ces plieurs ne voyagent pas pour les conventions hors du Japon)
À 17 h 20, la journée est terminée, c’est la soirée de fête qui commence, direction l’aquarium. Dehors, il fait déjà nuit noire…
C’est un véritable banquet qui nous attend dans l’aquarium. Disposé sur plusieurs tables qui font buffet froid et chaud, une cuisine qui sort de l’ordinaire, très appréciée par tous. Menu japonais, c’est bon mais je ne peux pas tout décrire ^^
Akiko Yamanashi et Makoto Yamaguchi entreprennent les discours de remerciement y compris à l’invitée d’honneur (je n’y crois toujours pas !). Puis débute la session de jeux : à partir d’une lettre tirée au sort par une grande roue (qui n’est autre que la Makoto Koma ! ), plusieurs équipes doivent plier des modèles dont l’initiale est la lettre, quelle que soit la langue choisie… c’est clair pour vous ? Et ça marche, les modèles pleuvent. Les premiers arrivés reçoivent un petit cadeau (un poche de gâteaux) par exemple, c’est très sympa.
On retourne manger un bout et Yamaguchi-san prend le micro pour un bon moment. Il semble raconter des blagues, mais tout naturellement il fait venir plusieurs personnes, souvent timides, pour les remercier de leur participation à l’évènement ou à la vie de l’association, chacun doit prendre le micro tour à tour et dire quelques mots. C’est un long défilé que le maître de cérémonie sait maintenir sans jamais tomber dans la lourdeur. Nous découvrons sa personnalité pleine d’exubérance et en même temps de délicatesse, l’âme des Tanteidan connus dans le monde entier, que je pourrais décrire comme un subtil mélange de Jean-Paul Cordier et d’Alain Georgeot pour ceux qui sont habitués aux Rencontres françaises. L’ambiance est excellente, même si bien des détails échappent aux Français immergés dans cet aquarium, nous passons tous une très belle soirée.
Comme tout ici, cette soirée est intense mais de courte durée : nous devons libérer l’aquarium à 20 h !
Mais c’est pour enfin accéder à la salle de bains
2ème jour de la convention
Petit déjeuner à 7 h 20, les valises doivent être bouclées à 9 H et descendues à l’accueil… !
Observez les divers degrés du jetlag sur les visages...
Ce matin, il fait encore soleil. Jun Maekawa arrive tout souriant pour m’offrir un cube aux 3 couleurs françaises qu’il vient juste de créer. Il me propose de le plier avec lui, mais l’emploi du temps ne le permettra pas…
Je croise rapidement Seiji Nishikawa dans les couloirs entre 2 voyages de valises. Nous discutons du minimalisme, de son livre publié chez Origami House il y a 20 ans, d’une tête de Bouddha que j’avais pliée à l’époque, et de sa sirène qu’il compare à mes modèles. Une conversation vraiment trop courte !
J’ai l’atelier Archer de 2 heures. Bonne ambiance et bons résultats, tout le monde a l’habitude de plier. 2 participants déclarent n’avoir jamais essayé le wet folding, mais réussissent également, voici quelques photos :
A la pause déjeuner, je dois ranger mon expo. Heureusement, c’est plus court à défaire qu’à faire, mais c’est encore assez long...
Ensuite, j’assiste à l’atelier Rose de Miyuki Kawamura. Superbe technique. C’est une habituée du géométrique qui se lance dans le figuratif minimaliste. (Comme d’autres, c’est dans l’air du temps on dirait !).
Je ne peux pas assister à d’autres ateliers, j’aurais bien aimé !
A 15 h, c’est la fin de la convention. Discours d’adieux et nouveaux remerciements, à la suite de quoi, il y a quelques minutes intenses de rangement de la salle à la vitesse de la lumière.
Embarquement des valises, et départ pour Nagoya où un petit groupe d’une dizaine de personnes sous la conduite de Makoto Yamaguchi lui-même nous accompagnera durant quelques jours de tourisme « Omotenashi ». C’est le sens de l’accueil au Japon : avant et après la convention.
Après une très longue route et des embouteillages nous arrivons enfin à Nagoya. Soirée dans un « izakaya » ou bar à tapas japonais pour fêter la fin de la convention.
Nous partons de bon matin avec Mitsuno-san, Hagihara-san, Hideyoshi-san, Ayumi-san, Chiyo-san, Miyuki-san, Michel, Inès, Robert et moi, en suivant Yamaguchi-san, toujours bon pied bon œil !
Destination Kuwana, la ville d’origine des « Sembazuru », rien de moins !
(Petite note linguistique : il existe aussi la transcription « Senbazuru », n’est-ce pas Serge ? Mais je préfère l’autre).
Dans notre inconscient, le Japon est le pays de naissance de l’origami, et même si ce n’est pas tout à fait exact, on peut dire qu’il s’est passé quelque chose de très spécial au Japon : l’apparition d’un oiseau de papier si gracieux qu’il est connu dans le monde entier, la grue pliée en papier décoré aux couleurs vives, c’est l ‘« Orizuru ». Et à Kuwana sont apparues les « Sembazuru » les mille grues pliées dans une seule feuille de papier (avec une précision variable du nombre mille ^^) et formant diverses figures. Il y a dans cette ville un musée qui leur est consacré avec collection permanente et qui accueille d’autres thèmes d’expositions temporaires (en ce moment, une collection de sabres). Voici quelques photos :
Nous avons plus de temps pour discuter du minimalisme et plier avec Miyuki Kawamura. Après la rose, elle nous enseigne une belle fleur simple sur laquelle on peut faire des variations C-Fleur de Miyuki Kawamura by Carnet de Viviane, sur Flickr
Ce matin nous allons à Arimatsu, un village spécialisé dans la teinture traditionnelle « shiborizome » qui est une teinture de tissu avec noeuds. Nous faisons un peu de shopping, puis nous nous rendons dans un atelier qui organise des stages courts pour les visiteurs de « seccashibori » non pas avec nœud mais avec pliage. Les images parlent d’elles-mêmes :
Nous rentrons à Nagoya en fin d’après-midi, et c’est là que nous quittons le groupe des Tanteidan pour continuer le voyage de notre côté.
Suite et fin du voyage
Après un séjour à Kyoto et dans les environs, nous avons rendez-vous avec Tomoko Fuse dans la préfecture de Nagano. Nous buvons le thé dans sa maison traditionnelle, après une montée à pied d’une heure trente à travers bois, et nous rencontrons son époux Taro-san et son chat Kome-chan. Elle nous conduit chez un artisan qui fabrique de papier près de chez elle et nous fabriquons nos propres feuilles avec inclusion de plantes séchées.
Nous visitons également l’atelier d’un ami potier et nous buvons le thé préparé par son épouse, dans la maison traditionnelle juste à côté.
Puis nous retournons à Tokyo quelques jours . A signaler dans le parc de l’Université de Tamagawa à Tokyo, une statue de Friedrich Froebel sur laquelle nous avons laissé l’offrande de deux modèles d’origami, Nounours et le badge du coeur, créations de deux origamistes français de passage…
il faut rentrer après 3 semaines ! Comment allons-nous trouver la France ? (Les échos d’une actualité agitée nous sont parvenus jusqu’ici…). Et nous voilà de retour, Noël est passé très vite !
Ca avait l'air absolument passionnant et avec de riches rencontres.
Vraiment merci pour ce très long partage que je vais prendre le temps de relire et regarder à nouveau plus en détail, ainsi que les photos non publiées ici (si elles sont accessibles).
2 toutes petites questions sur 2 modèles de la convention: le modèle de Hitoshi Hashima est-il composé d'une femme chevauchant une araignée ou une pièce unique de femme araignée? Le squelette de Tomoki Tamura est-il modulaire comme celui d'Issei Yoshino ou d'une seule pièce? Quoi qu'il en soit, les modèles présentés semblent assez stupéfiant.
Je ne sais pas s'il y a plusieurs feuilles dans le modèle de femme araignée. En fait, j'ai été frappée par la qualité du modelage. Dans ce type de modèle, les plieurs souvent maltraitent le papier, je sais que c'est très difficile, mais le résultat ne me plaît pas, surtout dans cette couleur. Mais dans ce cas, le modelage est vraiment réussi, le plieur a le niveau d'habileté nécessaire pour faire aboutir complètement son idée. Je ne sais pas comment le dire, mais je n'avais pas envie de poser des questions techniques (nombre de feuilles, type de papier employé), je trouvais l'ensemble très beau, et cela me suffisait... Quand j'ai pris les photos, certaines n'étaient pas fidèles, on ne voyait pas à quel point c'était réussi. C'est difficile de prendre une photo exacte.
Contente que ce long reportage t'ait intéressé
Origamimi a écrit :
Tu n'es pas vraiment curieux...
Je n'ai aucune notion de japonais et aucune idée sur la manière de générer des idéogrammes donc un texte qu'on peut copier / coller dans une traduction automatique est la limite supérieure de ce que je peux faire.
Je ne sais pas s'il y a plusieurs feuilles dans le modèle de femme araignée. En fait, j'ai été frappée par la qualité du modelage. Dans ce type de modèle, les plieurs souvent maltraitent le papier, je sais que c'est très difficile, mais le résultat ne me plaît pas, surtout dans cette couleur. Mais dans ce cas, le modelage est vraiment réussi, le plieur a le niveau d'habileté nécessaire pour faire aboutir complètement son idée. Je ne sais pas comment le dire, mais je n'avais pas envie de poser des questions techniques (nombre de feuilles, type de papier employé), je trouvais l'ensemble très beau, et cela me suffisait... Quand j'ai pris les photos, certaines n'étaient pas fidèles, on ne voyait pas à quel point c'était réussi. C'est difficile de prendre une photo exacte.
Contente que ce long reportage t'ait intéressé
C'est en effet un travail remarquable. Simple curiosité de toute façon: comme toi, ce modèle me plait surtout par son aspect sculpture et parce qu'il raconte une histoire et les questions techniques sont secondaires. Encore merci.
Origamimi a écrit :
Tu n'es pas vraiment curieux...
Je n'ai aucune notion de japonais et aucune idée sur la manière de générer des idéogrammes donc un texte qu'on peut copier / coller dans une traduction automatique est la limite supérieure de ce que je peux faire.
C'est très simple, car les "Goggles" nippo-françaises peuvent être aussi tes amies : Il suffit de cliquer sur le crayon en bas à droite pour activer l'écriture manuscrite !
On dessine (plus ou moins bien) les kanji ou kana et on sélectionne celui qui correspond au texte qu'on veut traduire.
Ce n'est pas difficile, c'est un peu long, certes, mais ça permet d'avancer...
Merci bien pour ce compte rendu très détaillé, Viviane !
Je vais tâcher d'attraper les perches que tu as tendues.
Viviane Sensei a écrit :(...) la répartition des participants aux ateliers a lieu selon un système de tickets qui rappelle celui d’OUSA (avant l'apparition de l'algorithme) . Chacun fait un choix à partir de la table d’expo « Menu de modèles » puis fait la queue devant un tableau où se trouvent des cases contenant 25 tickets par atelier. Il y a un ordre de priorité indiqué sur le badge (l'ordre d'inscription à la convention?)
Pour en savoir plus sur la façon précise dont sont attribuées les places dans la queue, il faudrait demander à Chiyo... Ce que je sais, c'est que l'ordre change sur les deux jours :
S'il y a 100 participants, la personne ayant le numéro 1 le premier jour aura le numéro 100 pour le second ; une personne ayant un numéro voisin de 60 le premier jour se verra attribuer un numéro proche de 40 pour le lendemain ; etc.
Cela permet de rendre un peu plus égal les chances dans le choix des ateliers. Et comme l'a précisé Viviane, les étrangers sont prioritaires et donc non concernés par ce système.
(La définition de qui est un "étranger" est assez vague : un Breton au Japon depuis quelques années avec un statut de résident est considéré comme tel, de même qu'un Japonais expert en origami et kirigami vivant en France depuis des lustres.)
Viviane Sensei a écrit :Destination Kuwana, la ville d’origine des « Sembazuru », rien de moins !
(Petite note linguistique : il existe aussi la transcription « Senbazuru », n’est-ce pas Serge ? Mais je préfère l’autre).
Je ne suis pas expert en linguistique, Viviane !
La transcription des kanji et kana en alphabet romain (romaji) suit souvent, mais pas toujours, la méthode Hepburn. On peut trouver, par exemple, "turu" pour la grue plutôt que "tsuru" (car "ta-ti-tu-te-to" est plus régulier que "ta-chi-tsu-te-to").
Pour ton exemple des mille grues (seMbazuru), la romanisation resseMble un peu au français où un "N" sera souvent reMplacé par un "M" devant une consonne dure ("P", "B", ...). (C'est normal, essaie de prononcer strictement "senbazuru", puis "sembazuru" et tu comprendras la cause du changement.)
Au centre d'Osaka, un endroit très populaire est connu comme étant "NaMba", alors que la phonétique est なんば (nanba). Les exemples foisonnent, d'autant plus que ce ne sont que des transcription phonétiques (plus ou moins approximatives).
D'ailleurs, un peu plus bas dans ton compte rendu, tu parles de "seccashibori", qui devrait être transcrit comme "sekka shibori". (-;
wabisabi a écrit :Je n'ai aucune notion de japonais et aucune idée sur la manière de générer des idéogrammes donc un texte qu'on peut copier / coller dans une traduction automatique est la limite supérieure de ce que je peux faire.
Tu peux utiliser jisho.org.
En cliquant sur "Draw", tu peux dessiner les kanji, hiragana ou katakana de ton choix, et en trouver directement la traduction (in English), ou copier-coller vers un traducteur de ton choix.
("Radicals" permet de trouver les kanji seulement).
<edit> Origamimi a été plus rapide, comme souvent. (-: </edit>
C'est toujours un plaisir de lire les compte rendus, je ne le dirai jamais assez. Alors quand vient mon tour, je ne suis pas avare
Merci Serge pour les compléments d'infos. Je suis bien d'accord avec toi. On ne peut pas prétendre être définitif avec le japonais, il suffit bien humblement d'étudier.
Je viens de recevoir une nouvelle cargaison de photos, aussi importante que la totalité de ma réserve de départ... avec le numérique il n'y a aucune limite ! Je vais voir ce que je peux en extraire...