Bon, je vais tâcher de me fendre d'un compte-rendu :
Nous partimes 120, mais par un prompt renfort nous nous vîmes 500 en arrivant au port de Calais !
Qu'est-ce que je raconte moi...

Nous partimes Aurèle et moi dans ma tire toute pourrite, bourrée à craquer de cocottes en papier. Voyage aller un peu galère : après 250 € de passage du tunnel, ce qui n'était pas prévu, plantage de route en arrivant sur Londres (Aïe), et 1H30 à tourner AUTOUR de Cambridge sans trouver la bonne entrée... (Aïe,Aïe,Aïe) Les ceusses qui prétendent que Cambridge "on en a vite fait l'tour" ...ne l'on jamais fait ! Enfin bref, QUELQUES LONGUES HEURES PLUS TARD, nous arrivâmes au "Kaetsu Center", lieu de la convention.
Le QUARANTIEME anniversaire d'une association de cocottologues, ça se fête en grande pompe ! Effectivement, la BOS avait fait superbement les choses : bâtiment flambant neuf et luxueux, avec 2 salles d'expos pour les modèles, un auditorium high-tech pour les "lectures" et regroupements + 3 salles de classes dans les étages + une salle à manger au sommet. Enfin, des chambres quasi-attenantes permettaient aux plus de 200 "attendees" de pouvoir "baigner" dans les cocottes en papier en permanence durant ces 3 journées. Pour les gens plus raisonnables et tentés par le tourisme, le centre ville à 2 pas offraient pubs, universités "hors d'âge", pubs, vieilles boutiques, pubs, jolis rivières et bateaux, pubs, et bien d'autres endroits où trouver de la bière... (en tant que "guest", j'eu même droit à un survol de la ville à basse altitude en avion 4 places). Aucun doute, nos amis anglais qu'on a trop souvent tendance à charrier (moi y compris) SAVENT RECEVOIR, y compris concernant la bouffe (si, si), le repas de gala touchant à des sommets culinaires rarement égalés lors de conventions. Je suis très heureux de ne pas être le trésorier de l'association : les dépenses furent certainement TERRIFIC !!!
Revenons-en à nos ...cocottes :
Etrange monde que celui de la "origami world family" ! On est à l'étranger mais on tombe immédiatement sur des visages connus, et là, il vaut mieux avoir une TRES bonne mémoire : "la dernière fois que j'ai rencontré cette américaine, c'était bien à Tokyo ???", et mille autres réflexions et interrogations qui pourraient nous faire interner en HP par les gens "normaux", mais sont la NORMALITÉ des habitués de conventions... Outre une petite armée de bénévoles anglais qui se dévoueront à la collectivité tout au long des 3 jours, les "VIP" sont déjà là : Robert Lang et Tomoko Fuse installent leurs pliages, pour les tanteidan (Makoto Yamaguchi & Satoshi), toujours très organisés, c'est fait depuis longtemps, sans oublier bien sûr nos amis british, comme Dave Brill, Nick Robinson, Max Hulme, ou David Lister... impossible de les citer tous. Des plieurs moins connus arrivent déjà, ravis d'atteindre enfin ce WE attendu toute l'année, de retrouver les amis entrevus l'année passée, ici ou ailleurs, sortant immédiatement le papier introuvable, le bouquin unique ou le modèle qu'ils ont peaufiné si longtemps pour l'occasion.
Une fois bagages et cocottes posées, embrassades effectuées, badge épinglé, on passe aux choses sérieux : le "official opening". On est vendredi matin et tout le monde n'est pas encore arrivé, les derniers ne seront là que pour le WE. Vont s'enchaîner des "lectures" (speechs d'une heure en général, sur la conception ou réalisation, l'origami en film d'animation, et j'en passe), et les différentes démonstrations effectuées dans les 3 salles de classe, par groupes de 10 à 40 personnes. En Angleterre, ces séances sont entrecoupées de "coffee-time", ce qui, bien plus que le respect de la tradition anglo-saxonne, permet une coupure et favorise les échanges. Malgré la diversité des pays d'origine (Angleterre-USA-Hollande-Belgique-France-Autriche-Pologne-Vénézuela-Japon-Russie-etj'enoubliesansdoute), l'anglais est bien pratique pour communiquer. C'est parfois plus difficile dans d'autres pays. De toute manière, même si on ne se comprend pas toujours, le pliage est somme toute un moyen de communication comme un autre, qui rassemble et unit ces gens si différents. Magie du pliage, et magie des conventions : impossible de vraiment comprendre cette alchimie si on ne l'a pas vécu au moins une fois...
Bon, je vais pas vous donner des regrets inutiles. Je ne listerais donc pas les interventions de chacun. Quand aux expos, les photos parlent mieux que moi. De + en + pauvre, je n'ai même pas mis les pieds dans les "supplies" (vente de livres & papiers), histoire de pas être tenté. En tout cas, vu le nombre de dédicaces que j'ai dû faire, je suis pas prêt de refaire un booklet ! Outre un passage de la TV, ce qui est assez rare et toujours bon bien sûr pour l'avenir de l'association, suivirent l'inévitable photo de groupe, grand moment d'hilarité, une soirée quasi impromptue menée tambour-battant par Nick, toujours aussi drôle, avec un quizz sur les 40 ans de la BOS (mais que diable allais-je faire dans cette galère ! Je comprenais à peine les questions) suivis de chanteurs, pianiste... Le plus percutant fut sans doute Assia (la compagne de Dave que certains auront vu en mai à Paris) chanter a capella, en russe, devant plus de 200 personnes qui n'en comprenaient pas un traître mot, et très bien ma foi... CHAPEAU ! Marieke de Hoop (NL) que de rares français auront vue au Carrousel du Louvre en 1998 lors de "Paris-Origami", conclut la soirée tout en poésie avec son mini-théâtre ORIKADABRA (normalement pratiqué dans les rues hollandaises).
Un autre temps fort de cette convention fut le "Gala-diner" du samedi soir, dans une autre université. Outre le repas d'une grande finesse que j'ai déjà évoqué, ce fut un moment TRES ÉMOUVANT, dont les Brits ont le secret : ils ont la coutume de remettre à leurs militants les plus méritants une sorte de diplôme. Ledit diplôme résume l'essentiel de la vie et des actions de la personne. Eh ben croyez-moi, après la lecture de la chose, lorsque Iris, la plus âgée des membres de la BOS, ou Max Hulme, sont venus chercher le leur pour 40 ans de bons et loyaux services, devant une standing-ovation de plus de 200 personnes, même un "j'en foutre" comme moi avait la larme à l'œil... Si !
Les souvenirs se bousculent un peu dans ma p'tite tête. Je sais qu'il s'est passé plein d'autres choses belles ou émouvantes... Un mot sur l'œil de Picasso que vous aurez sans doute vu en photo. Un travail collectif et une excellente idée pour de futures conventions dans d'autres pays... Egalement curieux pour nous français, un "de-briefing public", où chacun dans l'assemblée peut dire ce qu'il a le plus apprécié ou qui il veut remercier en particulier. Oui décidément, bien qu'ils aient brûlé Jeanne d'Arc, ces Anglais sont décidément TRES FORTS. Mais ces moments si excitants s'étirent déjà vers leur fin. Dimanche AM, les premiers sont déjà partis, les cocottes remballées, les bagages craquent sous les nombreuses réalisations du WE et les achats aux "supplies", la convention se déchire et s'en va en lambeaux comme une toile d'araignée...
Un GRAND BRAVO à la BOS, à tous les bénévoles qui se sont dévoués pour les autres. Cette convention restera pour longtemps dans les mémoires ! Et vivement la prochaine !
