J'en ai raté aussi, je crois, il y en a qui se sont fait discrets
Voici un premier jet, je compléterai un peu sur mon blog, avec des photos (n'hésitez pas à m'en envoyer, j'en ai très peu) et les détails qui me reviendront. Désolé si j'ai pris cinq minutes de plus que prévu
Jeudi:
Voyage en avion avec Stephan Weber puisqu'on vit dans le même coin et que c'est moins cher et plus rapide que le train, le seul désavantage, c'est que ça nous limite au niveau des bagages - on a tout les deux fait pareil, nos valises sont pleines de papier et on a le minimum absolu pour tout le reste. Tous les deux bien contents de se retrouver une fois de plus, ça cause non-stop, on est deux bavards. Il m'explique ce qu'il aimerait bien faire comme classe d'improvisation, mais malgré mon optimisme, il n'est pas trop sûr que le niveau des participants sera à la hauteur et -surtout- il appréhende un peu de se faire coincer à plier son taureau, son taureau et encore "juste" son taureau alors qu'il a un tas d'autres choses à enseigner. De mon côté, c'est plus simple, c'est la première fois qu'on m'invite à une convention. Pour moi, ce voyage en compagnie d'un des plieurs qui à eu le plus d'influence directe sur mes papiers gâchés s'annonce tout simplement fantastique.
A l'aéroport de Lyon Blandine de l'OORAA nous tasse dans sa voiture avec tout notre bazar, Nicolas nous accueille cordialement au centre de la convention et nous installe - Stephan et moi serons en colloc', tout baigne. Ensuite cantine, où je fais connaissance avec Cuong, calme et réservé, mais d'excellente compagnie ainsi qu'avec Quentin, là le courant passe encore plus vite. La cantine est nettement meilleure que celle de l'autre convention que je connais, quoi qu'ai pu en dire certains anciens - je salue Papygami au bout de la table, il ne me reconnait pas, pour cause d'anonymat relatif gachepapiesque, je m'en amuse bien, mais je ne fais pas trop durer le suspense non-plus.
Je passerai aussi avec Stephan par la chambre de Cuong et Quentin où on se fait montrer leurs modèles respectifs - ça va faire mal, il y a une perle après l'autre. Ça finit avec un verre et des pralines d'un de mes chocolatiers belges préférés (merci Pitof !) il y a déjà pas mal de gens du fofo, les rencontrer pour la première fois alors qu'on se connait virtuellement (parfois depuis des années) c'est super, ça rigole bien !
Vendredi:
Tous mes ateliers sont organisés l'après-midi, je me dit que ça me laisse une chance de voir celui de Quentin sur le "hornbill", mais il est plein - finalement, en tant qu'invité, je préfère rester un peu en retrait, de peur de piquer la place à un participant, j'en profite pour inspecter la boutique (petite mais bien) et causer encore avec Stephan.
L'après-midi j'enseigne ma petite tour de garde, qui est infiniment plus facile que ce que tout le monde semble penser, l'atelier est plein, tout le monde suit bien, les plus jeunes ont d'ailleurs encore moins besoin d'explications que les autres. La tesselation de base prend un peu de temps, il n'y a pas 36 façons de faire des briques, mais on n'en lie qu'un échantillon (ça fera des devoirs aux plus motivés) et les feuilles de Tant tiennent toutes jusqu'au bout. Je suis quand-même un peu gêné de démontrer la simplicité de ce pliage, mais je suis le seul à m'en plaindre - ouf.
Le soir on va assister aux présentations de Quentin (présentation PowerPoint version sachet d'urgence de l'avion
(sic), vraiment chouette) puis par Noboru (très structuré, le contraste en est loufoque), tout les deux nous expliquent leur façons de concevoir des modèles, très différentes par ailleurs, procédés à l'intuition pour le premier, plus systématiques pour le second (tout en 22.5°, surtout pas de box-pleating), Pierre assure très bien la traduction.
Je discute encore avec plein de gens, je plie une face de lune pour le tableau "nuit étoilée" et vais finir en beauté au bar du 113 (il y a Julien, Chtik, Pitof, Papygami & co - que du beau monde, sans parler d'un cosmonaute qui passait par là).
Samedi:
P'tit déjeuner avec Stephan et en bonne compagnie (je ne me rapelle jamais de tous les noms, j'en suis désolé, p'is si ça se trouve mme gachepapier me lira), je commence la matinée par l'atelier de Tetsuya Gotani sur l'écureuil, je prend la dernière place, près de mme Gotani, qui ne plie pas, elle. La séquence de plis du modèle est nettement plus complexe que ce que j'avais anticipé, on plie dans une grande et une petite feuille, la petite que j'ai prise est clairement trop épaisse - les explications finales concernant la conception de ce pliage m'intéressent particulièrement.
Je mange avec Vincent et d'autres le midi, ça fait un bout de temps que j'attendais de le rencontrer, lui qui m'a quasiment obligé à inventer des modèles via le fofo, il est comme sur le fofo mais en plus grand et avec une autre voix
, bref, trop cool.
L'après-midi je tiens mon atelier (plein une fois de plus) pingouin/mendiant avec des petites feuille lokta/unryu que j'ai ramenées, tout le monde s'en sort (si je ne dis pas de bêtises), il faut dire que j'ai prévu le coup et n'ai donné l'accès au sproutch qu'àprès avoir moi-même humidifié toutes les feuilles, pas comme à Freising). Seul regret, il y a un petit coup de main que je n'ai pas montré pour enfoncer la feuille au niveau du cou du mendiant qui simplifie les choses et ne fait pas "étranglement sauvage du papier" - je n'y ai simplement plus pensé...
Le soir on va boire un coup dans un café, je suis heureux de voir que le groupe (mené par Quentin qui a déjà fait du repérage) auquel je me suis joint aille au même endroit que la petite délégation espagnole qui m'avait convié après Quentin. Pere et Willie nous expliquent comment on plie un hippopotame paru dans le même Pajarita que mes pingouins, trop mignon. Ensuite on va manger un kébab, et on rentre pour les conférences de Cuong, moi-même et Stephan. Cuong nous fait partager son voyage origami et son évolution en tant que plieur - je suis très impressioné par ce qu'il a déjà fait et par son potentiel. Moi, ben, j'explique qui je suis et tout ça, les évolutions techniques et matérielles qui caractérisent mon cheminement. Stephan est le dernier à parler, et explique par quels mensonges il est devenu le plieur expert qu'il a déclaré être bien avant que ce soit vrai, tout le monde est mort de rire. Il finit en beauté en faisant plier un coeur à tout le monde, tout en tension.
Un peu plus tard, je discute boutique avec Nicolas et Noboru et d'autres encore (je vous ai dit que je suis nul pour retenir les noms ?), là aussi le courant passe à merveille, c'est un pur plaisir. Julien viens ensuite nous faire part de l'urgence de la situation au 113 et je disparais - ce n'est qu'un peu plus tard que je me rend compte que la clé de la chambre est dans ma poche et que Stephan est sans doute en rade. De fait il me cherche déjà, je le console au 113 où l'ambiance atteint des sommets, mais je suis raisonnable et je vais me reposer avant de me laisser tenter par une nuit qui laissera sa trace dans quelques yeux cernés le lendemain.
Dimanche:
Le matin je jette un coup d'oeil sans blesser personne sur l'atelier de Noboru (j'adore son rhinocéros), mais c'est plein évidemment et je fais comme vendredi matin. Lydia Diard avec qui j'ai eu un premier contact en ligne m'a préparé une agréable surprise sous forme de CP.
Quentin, Phil et sa madame m'accompagnent pour manger et c'est parti pour mon atelier pélican, le seul qui m'inquiète un peu à l'avance, le pliage de base est très simple, mais le modelage ne ressemble pas à grand chose de connu je crois, et comme je n'ai pas l'habitude du foil (hors de question de le faire en wet en atelier), je me demande comment ça va se passer. Une fois encore c'est complet! Il y a même des motivés qui ont préparé une feuille pour l'occasion (dont Nicolas !) et Noboru assiste aussi - va falloir assurer. Finalement il n'y a pas trop de ratages (malheureusement j'ai largué Chtik, qui n'a rien dit avant de commettre une boule - je suis vraiment désolé de ne pas avoir vu que ça ne passait plus). Comme j'ai un peu simplifié le pélican (histoire d'avoir un modèle enseignable et de pouvoir me concentrer sur le modelage), pour finir je montre comment entamer les pattes pour faire la version d'origine.
Je donne un cours express sur la tour à Karine (non ?), comme ça elle aura le droit de revenir l'année prochaine. La fin approche, on démonte nos expos, on s'échange toutes sortes de gages d'amitiés, l'émotion est au comble en ce qui me concerne, ça ne m'arrive pas souvent. Les derniers irréductibles vont manger un bout à l'extérieur, tout le monde est un peu crevé, mais on plie encore un peu, puis on rentre et Quentin nous fait déjà ses adieux, il partira tôt le lendemain.
Lundi:
J'ai passé la nuit dans un demi sommeil, occupé à digérer cet énorme morceau de convention, étrangement je ne suis pas encore trop fatigué. Petit déjeuner avec Stephan, Cuong et une Italienne carrément charmante (son nom me reviendra je suis sûr). Noboru me gratifie de son diagramme de rhino, j'en suis particulièrement content; puis retour à l'aéroport. On fait un peu le bilan tout les deux, Stephan semble aussi motivé et heureux que moi d'avoir participé à cette convention, il m'explique qu'un certain plieur de géant de l'Île de Pâques (oui, c'est bien Thierry du fofo) a fait un saut quantique lors de son troisième atelier - ses craintes initiales sur le niveau des participants n'étaient pas justifiées et ses ateliers d'impro lui ont beaucoup plu, je suis content de ne pas m'être trompé, le niveau était effectivement excellent. On a aussi des discussions pingouinesques; on rentre à Munich avec un peu de retard, vané mais survoltés en même temps.
Merci infiniment à Nicolas et toute l'équipe de l'OORAA, c'était incroyable - je ferai le max pour revenir l'année prochaine (Stephan a proféré les mêmes menaces, d'ailleurs).